Guatemala..

C'est avec une certaine impatience que nous l'attendions. En effet, les bons échos de voyageurs sont toujours entrainants  ; )


Nous profitons d'une halte par Flores au nord, presqu'île sur le lac Peten Itza aux eaux de couleurs claires, parfaites pour se rafraîchir, puis nous découvrons une charmante petite ville circulaire avec la place centrale sur les hauteurs. Les rues sont étroites et quasi toutes à sens unique. Il fait bon flâner à l'ombre de ces maisons colorées.
Toujours en quête d'enrichir notre voyage de rencontres, nous reconnaissons un vieux West vert croisé à San Cristobal au Mexique. Le propriétaire, Fabio, est un brésilien qui traverse l'Amérique centrale. Il vend les bijoux qu'il confectionne avec la matière première qu'il trouve sur son chemin comme du fossile de corail.
On ne peut résister à l'envie de se baigner. Mais avant, et dans le doute, nous scrutons les alentours pour s'assurer qu'il n'y a aucun crocodile de visible !!! Ayant entendu dire qu'il y en aurait sur les berges du lac, espérons qu'il ne rode pas autour de Flores et de ses pontons.

Sur ses pontons nous faisons la connaissance de Eitan, Alon et Lior, trois supers backpackers israéliens originaires de Natania qui voyagent avec leurs gros sacs à dos. C'est ensemble que nous prenons la route vers Semuc Champey.

Partis un peu tardivement de Flores, nous effectuons un morceau du trajet de nuit. La traversée des villages est surprenante. Peu d'électricité, mais toujours autant de monde dans les rues et villages. L'attraction reste l'échoppe qui possède la télévision, et là: c'est l'attroupement, facile plus de 30 personnes devant le petit écran quitte à squatter la route.

D'autres même, sont carrément allongés sur la route, pour contempler le ciel richement étoilé, ou profiter de la chaleur de l'asphalte, on suppose. Un peu dangereux tout de même..

Reste une chose étrange, beaucoup hommes, marchent sur ces longues routes au milieu de nulle part dans un noir total et sans la moindre lumière. Bizarre !!

Enfin, nous posons le camp pour la nuit.

La soirée guitare, avec nos trois amis, est vraiment sympa et enrichissante avec la découverte de leur culture musicale.

Au petit matin, nous nous retrouvons être l'attraction du coin, sans le savoir nous sommes tout près d'un village, et pour ces enfants qui ne sont apparemment pas habitués à côtoyer des touristes, c'est la surprise, mais aussi la découverte de gens qui dorment dans des tentes ce qui les intrigue beaucoup.
Ils se montrent curieux de notre façon de voyager mais ne s'approchent pas trop sauf quand nous leur proposons des céréales: ils sont comme des mouettes.

Nous reprenons la route. Et quelle route!!!
Imaginons de magnifiques montagnes verdoyantes d'une généreuse végétation. Les vues sont toujours plus belles, nous sommes impatients de découvrir le paysage que cache le prochain virage, MAIS ! !, car il en faut bien un dans toute cette merveille visuelle, la route est comment dire: une piste parfaite pour des 4x4 ou bien des motos cross, mais Jean Lou ne fait pas parti de ceux là. Une chance qu'il s'avère redoutable comme si rien ne pouvait l'arrêter dans ces chaotiques montées impossibles. Peut être grâce à son pilote aussi !?!
Cette route est la plus impressionnante prise à date, même si la Top of the World, entre le Yukon et l'Alaska, avait mis la barre très haute.

Il nous faudra encore 2h de pilotage intensif pour arriver à Lanquin et apprécier l'eau fraîche du Rio Cahabon et son courant revigorant.

Encore 9 km et nous arrivons enfin à la récompense: Semuc Champey.

Ce site est connu pour ses piscines naturelles allant du turquoise au vert, bordé par le jaune brun.

Toutes les piscines naturelles sont alimentées par des ruisseaux, et sont toutes plus invitantes que leurs voisines à la baignade.
D'abord une marche dans la montagne nous permettra de dominer le site, et au bout de nos efforts, la vue est grandiose... ! Nous dominons les multiples piscines naturelles bleues turquoises formées par la rivière..

La descente rapide se conclura d'un "plouf" bien mérité. Et c'est d'un seul petit plongeon que nous pouvons évoluer de piscine en piscine, un régal.
Aussi des dizaines de petits poissons sont là pour nous nettoyer les pieds..gratuitement!! Que demander de plus ?

Voilà déjà 9 mois que nous sommes sur la route, nous apprécions du mieux possible chaque instant, mais partager un sourire, un regard et encore mieux des paroles, enrichie tellement notre quotidien.

Le Belize nous a ouvert de nouvelles portes et le Guatemala s'avère si accueillant. C'est tellement bon que l'on voudrait juste s'enfoncer encore plus dans cette campagne si riche par ses habitants et leur simplicité, comme si ils avaient le pouvoir d'arrêter le temps et de le prendre pour vivre des choses simples et des taches quotidiennes.

Nous posons le van pour trois nuits dans le petit village typique, stratégiquement au bord du rio, pour s'apercevoir que le rio est le cœur même de ce village.
Les femmes s'y retrouvent pour se laver, ainsi que leurs linges et c'est assez bruyamment qu'elles le frappent contre des pierres plates pour l'essorer
Les enfant se baignent avec joie, jouant avec le courant, poussant des cris d'extases, lorsqu'ils ressortent la tête de l'eau, pour la rerentrer aussitôt.
Des jeunes femmes viennent remplir des grosses jarres pleines d'eau, qu'elles portent sur la tête d'un équilibre parfait. Eau qui sera bu par tous, mais aussi qui servira a la préparation des tortillas..
Les hommes eux, viennent s'y délasser et se laver après leurs journées de travail.

Point de rencontre de tous, nous attirons vite la curiosité, d'abord des enfants, puis de leurs parents.
Ces visages d'anges nous dévisagent de leurs yeux ronds. Un salut, puis un sourire réciproque, et ils approchent nous scrutant de partout, analysant tous nos faits et gestes, et tout ce qu'ils peuvent trouver dans le van. Ou comment la simple préparation d'une salade devient l'objet d'un attroupement spectacle, ayant comme vedette principale: Caro !!
Mais nous sommes aussi curieux qu'eux. Voulant beaucoup savoir de leur vie d'enfants au quotidien, nous les bombardons de questions sans relâche.
Tous ses enfants nous rendent très régulièrement visite, nous permettant même d'apprendre un peu de Q'eqchi, langue plus parlée que l'espagnol dans cette communauté. Ce qui les fait bien rire. Et nos petits professeurs sont très imaginatifs... nous avons une bonne complicité. Ces enfants sont très attachants, et nous lions amitié.
Aussi Julio un adulte, qui nous rendra souvent visite, m'apprendra que sa communauté comprend 100 personnes, mais au total 500 avec tous les enfants soit en moyenne près de 7 enfants par famille, que tous sont scolarisés, mais partagent école avec travail, et que l'âge d'un enfant qui commence à travailler avec une machette est de 7 ans.
Lui me confira aussi que de toute sa vie, il n'est allé qu'au plus grand village d'à côté. Ni plus ni moins que 9 km. J'ai encore du mal à me rendre compte..

Bien triste de quitter tous ces gens formidables, leurs visages encore présents dans nos têtes, nous prendrons la direction du lac Atitlan, classé comme l'un des plus beaux au monde, bordé de 3 impressionnants volcans. Lorsque l'on prend un peu de hauteur les vues sont superbes. La sympathique ville de Penachel, nous offre de très beaux marchés artisanaux et typiques.
Les villages qui bordent le lac sont assez pittoresques à flan de collines avec des cultures en terrasses.
Une fois de plus la route est incroyable tant par ses courbes et la dénivellation que part son état...

Les marchés sont le cœur battant du Guatemala et chaque moindre ville possède ses propres caractéristiques. Mais toujours avec beaucoup d'effervescences, de couleurs et d'agitations.
Les femmes sont habillées de leurs plus belles parures traditionnelles contre seulement quelques rares hommes.  
Il y a beaucoup de bel artisanat, tissus, bois, cuir et bijoux...
Quel plaisir de voir les femmes tisser devant nos yeux ébahis de magnifiques tissus hauts en couleurs à faire tourner la tête.
On trouve un peu de tout et de n'importe quoi, y compris des graines, fruits et légumes, très variés souvent présentés et coupés avec assez d'originalité.
Des femmes et leurs étalages sont à même le sol, ou calfeutrées dans un petit coin.
On peut acheter plein d'animaux vivants, ou bien la viande pendue qui se fait couper selon le désir de l'acheteur. La chaine du froid n'a pas les même normes que chez nous, mais à chacun sa façon.
Souvent au cœur, des cantines bon marché trouvent clients à leurs tables, pour y savourer: tortillas, poulet fris et autres tambouilles, préparés au soin de vieilles femmes dans leurs grosses marmites fumantes et très odorantes..
Nous prospectons avant de se prêter à l'excitant jeu du marchandage... Comme la coutume le veut, art dans lequel il faut user au mieux de toute sa ruse pour tirer les meilleurs prix et à ce jeu nous sommes pas si pire .!.!
Hélas nous sommes un peu limité en espace et ne pouvons pas tout ramener .. 

quel dommage...

Le Guatemala c'est aussi 3 volcans actifs, nous décidons d'aller en approcher un.

Ce sera Pacaya près de la ville de Guatemala.

Accompagnés d'un guide nous grimpons sur ces pentes côté sud. La progression est difficile car c'est de la poudre de lave poussiéreuse et dans laquelle nous nous enfonçons. Nous ne verrons pas de lave fraîche, le volcan a des éruptions tous les cinq ans et nous sommes en retard de une année, Oups. Il est interdit de s'approcher du cratère pour des raisons de sécurité donc nous l'observerons en contre bas.

Son antre crépite et rugit tandis que son sommet fume. Nous pouvons observer des coulées de lave sèche qui s'approchent non loin de certaines habitations.

Les routes du Guatemala mettent notre vieux van à rude épreuve et certaines routes sont plus des pistes qu'autre chose, faut voir l'inclinaison parfois .

La première fois c'est impressionnant, la seconde c'est moins drôle, la troisième ça saoule et la quatrième, ben on veut plus s'enfoncer nulle part car c'est un peu trop!!... Donc au final on ne fera pas tout ce que l'on voulait. Snif .

Mais qui va loin, ménage sa monture, nous ne voulons surtout pas bafouer ce vieux dicton ; )

Il nous faut tout de même compter notre sortie du Guatemala. A l'aide de notre fidèle carte du pays, mais pas des plus juste (merci le centre touristique lol), nous décidons de passer par la frontière de Jerez, qui en fait s'avère être encore un chemin de terre, sans poste de douane, surveillée par 2 militaires qui nous laissent passer.

Cool on évite les frais de sortie du pays, mais il nous faut aller chercher un vrai poste frontalier afin de mettre les papiers du véhicule à jour.

Le Fantastic Guatemala reste une magnifique expérience unique, malgré notre itinéraire écourté, nous le quittons avec l'heureux sentiment qu'il nous a réussi.

Toutes ces personnes rencontrées ne sont pas prêtes d'êtres oubliées