Panama, San Blas

Voilà déjà le dernier pays de l'Amérique centrale.
La sortie du Costa Rica aura été facile, passage par le seul pont assez rustique à une voie où se mêlent circulation et piétons.
Bon on nous a prévenus les douanes au Panama c'est quelque chose, en effet on aura droit à une bonne fouille quasi intégrale du van (mais ils ont pas trouvé les mangues et quelques légumes hihi) puis au niveau administratif ce ne sont pas des lumières.. Il nous a fallu faire et refaire le permis du véhicule car ils se sont trompés en recopiant le numéro du véhicule et sur le deuxième Arnaud est canadien, rectification à la main ils ne veulent pas en rééditer un troisième car ça leur prend une bonne demi heure à chaque fois, on croise les doigts pour la sortie!
Nous reprenons la route toujours au milieu des champs de bananiers bordés de bananes en télésièges qui cette fois peuvent couper la circulation afin de traverser la route.
Étant du côté Atlantique, il nous faut traverser une dernière fois la cordillère centrale pour rejoindre le Pacifique. Elle est magnifique. Le vent souffle très fort au niveau du col. A quelques minutes de différences nous avons une vue sur l'Atlantique puis maintenant sur le Pacifique. L'entonnoir qu'est l'Amérique Centrale se resserre en Panama, drôle de sensation que d'être sur la bande de terre la plus étroite qui sépare ces deux océans..

Nous arrivons à David, pour l'ouverture de sa feria internationale. . Cette fête est la bienvenue pour nous faire découvrir un concentré de Panama, où se mêlent: fête foraine, foire expo et ses accessoires derniers cris, foire agricole, des jardins/potagers au tracteurs/engins et bétails, grosse discothèque à ciel ouvert, salon de l'auto avec ses hôtesses, zoo, artisanat, concerts, politiciens, danse traditionnelle, rodéo, salon du livre, spécialités en tout genre, il y en a pour tous les âges et pour tous les goûts même une rue de la soif où l'on pourrait se croire aux fêtes de Bayonne. Mais c'est immense, même au bout de 5 heures on aura pas tout vu!  Pour avoir du local on a été servi.  Bonne première soirée au Panama.

Puis direction le sud où nous entrons dans les terres pour une nuit à El Valle où nous comptons bien profiter de ses eaux thermales. Après une nuit sous la pluie direction les bains chauds et nous apprécions pleinement ces eaux thermales et relaxantes..

L'Amérique centrale est derrière nous
Pas de surprise, nous avons donc pris la décision de passer de l’autre côté. Comment tourner le dos à l’Amérique du Sud ? Nous remballons donc pour quelques mois.. ;))

Il ne faut cependant pas trop trainer on a une montagne de choses à faire sur Panama City.
Étant donné qu'il n'y a pas de route praticable entre le Panama et la Colombie, nous devons mettre notre casa mobile dans un container pour la faire voyager en cargo. Bon le container c'est du déjà vu pour le van et notre arrivée spectacle à Whitehorse/Yukon, mais pour le voyage par les eaux c'est une grande première..

Direction Panama City sur la côte Pacifique où nous attendent Kelly et Christophe. Le véhicule qui devait partager le container avec leur voiture a rendu l'âme, une aubaine pour nous car nous sommes ravis de partager un container avec eux et ce qui diminue nos frais de transfert au passage car un container pour deux véhicules reste moins dispendieux.
C'est à 4 que nous faisons le tour de différentes compagnies de cargo (armés de patience) et notre choix s'arrêtera sur Everlogistic situe à Colon (coté Atlantique) qui nous propose le devis le moins cher 1350$ pour deux voitures tout de même.  
Toutes les démarches administratives ne sont pas d'un grand intérêt de par la longueur et l'ennui qu'elles procurent mais cela prend une bonne semaine entre la recherche et les papiers à faire, un bonheur... Nous tenons à remercier Tof et Kelly pour avoir facilité la réussite de cette traversée, avec leurs bonnes connaissances de l'espagnol et de l'anglais, leur débrouillardise et leur très sympathique compagnie qui ont fait de toutes ces démarches rébarbatives des moments agréables. Avec du recul, nous avons traversé ces épreuves avec succès. Si c’était à refaire nous n’aurions pas pu faire mieux.
Nous faisons la connaissance de Andreij, un polonais de 67ans, qui en est à son huitième tour du monde. Actuellement en auto, il a voyagé avec tout style de transport les autres fois (moto, avion, voilier...) et à cotoyé le Pape, Dalaï Lama... Un sacré personnage qui fera un bout de chemin avec nous.

Nous offrons à nos véhicules ce qu’ils méritent depuis plusieurs mois, un bon décrassage au kascher et savon!  Après tous ces nombreux km, dont un max sur routes de terre. C'est pas du luxe!!

Que dire de Panama City, capitale du pays la plus occidentale de ce centre Amérique, centre des affaires et plaque tournante mondiale avec son canal. Il y règne beaucoup de contrastes, un downtown digne de New-York avec des buildings étincelants qui poussent comme des champignons accolé à des favelas et une vieille ville où l'architecture coloniale est très présente et par chance en grande restauration, il était temps avant de perdre toutes ces magnifiques bâtisses! Toujours dans la vieille ville, le peuple indigène est représenté par les Kunas, de très belles femmes aux cheveux courts et traits fins avec des belles tenues traditionnelles dont leurs fameux ornements de mollets en perles. Magnifique.
Le fameux célèbre canal qui s'élève à 26m au dessus du niveau de la mer grâce à ses trois écluses,  est une réelle autoroute et un gain de temps pour les bateaux de marchandises et les plaisanciers, le coup de passage est exorbitant (pouvant aller à 200000$) et les dimensions des transporteurs maritimes sont conçus avec en tête les mesures du canal pour être sûr d'y passer.

Les compagnies de cargo n'acceptent pas les voyageurs à bord, il nous faudra nous priver de notre sweet van durant les 10 jours de transfert et ainsi connaître la vie de backpackers. La joie du sac à dos, des transport en commun et des auberges. Bref de nouvelles sensations pour nous.

Un peu jaloux de la "croisière" offerte à notre machine nous décidons de ne pas prendre l'avion et de partir nous aussi en bateau ce qui revient quasi au même prix avec la croisière en plus.
Donc nous nous mettons en quête d'un bateau pour nous quatre à Puerto Bello au sud de Colon. Petit village de pêcheurs et de capitaines dont leur seul business est de faire la traversée vers la Colombie et il faut dire que c'est un gros business. Nous y venons une première fois un samedi en reconnaissance et quel samedi, c'est la fête du diable. Le petit village est une marée humaine, c'est le bain de foule. Les hommes des environs sont déguisés en diable avec des masques têtes démesurés sous une chaleur de plomb, on sait pas trop comment ils trouvent la force de danser et sauter, chapeau.

Nos recherches sont actives mais pas vraiment concluantes, les prix sont plus chers que prévu, ils se font plaisir les capitaines avec leurs voiliers, ayant le monopole des traversées et travaillant au black, c'est un marché fructifiant !!!
On repart sur Panama pour finir les papiers puis on dépose les voitures au port de Colon non sans mal et retournons à Puertobello en bus collectif.  
Au final, ce sera un capitaine français qui nous amènera sur un ancien bateau de pêche réaménagé pour les touristes.
Nous partons le samedi et devons être à Cartagene en Colombie le mardi, embarquons le vendredi soir afin que l'on puisse partir assez tôt le lendemain. L'équipage se compose de Hervé (le capitaine), Dag sa femme, leur fils Manny et de Fred et Nico un couple de français. Nous serons 9 traversants vers la Colombie, Sarah et Colin un jeune couple d'anglais, Erin et Alan un couple d'américains qui traversent les Amériques depuis Inuvit (au nord Canada) jusqu'à Ushuaia en tandem!! Très belle rencontre! Et Tiphany une canadienne du Nouveau Brunswick. Ça y est nous sommes sur le bateau. Le plein d'essence est en train de se faire et comme le village est un peu perdu pas de station essence pour bateau c'est avec des bidons qu'ils remplissent les 3000 litres! Courage...
Nous prenons nos quartiers dans le dortoir commun mais il y a un bruit d'eau suspect? Les réserves d'eau potable sont en train de se vider dans la cale!!! Pas très rassurant, mais on s'y met on écope toute cette eau.
Après une bonne nuit de sommeil et le remplissage de quelques garafons pour compléter l'eau perdue, les hommes peuvent enfin lever l'ancre rien d'automatique sur ce bon vieux Metacomet! O hisse O hisse, elle est hissée on peut prendre le large. Il nous faudra 7 bonnes heures de navigations pour arriver dans les tant convoitées San Blas, archipel de 365 magnifiques îles (une par jour), bordées par des eaux cristallines, un des endroits les plus beaux du monde paraît il, c'est un paradis bien connu des plaisanciers ! Ces îles sont la réserve des indiens Kunas, qui vivent de la pêche: poissons énormes, langoustes et des parfois paquets de cocaïne égarés!?? Ceux du nord sont plus habitués aux touristes et accostent les bateaux des leur arrivée pour vendre la pêche de la journée pour les hommes et les molas sortes de patchwork très minutieux pour les femmes. Apparemment ceux du sud ne connaissent pas vraiment l'argent et les choses se troquent contre de l'eau, du lait et même des magasines. Nous passerons la journée de dimanche à profiter de la place entre deux iles et pour faire du snorkeling dans ces eaux turquoises, un régal, difficile de quitter l'endroit !! Le capitaine décide de couper au plus court ce qui signifie deux jours de haute mer,  nous faisons face à des creux de trois mètres!! Ça balance pas mal!! Heureusement nous aurons le plaisir de se faire divertir par les poissons volants, une baleine et quelques bancs de dauphins réellement amusés par le bateau et nos cris lorsqu'ils font des flips, un bonheur, on ne s'en lasse pas!!
Évidemment tout le monde n'a pas le pied marin, il y a des malades :$ et ceux à qui cela ne fait rien du tout et qui s'amusent même à prendre en photo les moins bien lotis hihi!!
Je vous passe le coup de la panne en pleine nuit, perdus au milieu de nulle part ahah très drôle monsieur le capitaine :((
La vue de la terre ferme de Colombie, dans la houle, le mardi après midi nous fait bien plaisir, mais c'est une fois sur celle ci que nous sommes le plus ravis même si c'est le mal de terre qui prend le relais...
Colombie nous voilà, belle récompense, nous sommes en Amérique du Sud!!!