Baptême Bolivien, La Paz, Huyana Potosi (6088m), Sajama

Voici venu le temps de la bénédiction. Pas de nous mais de celui qui nous a emmené jusqu'ici, j'ai nommé: L'INDESTRUCTIBLE VOLKS, le Sweet Van de notre voyage, el Fantastico Combi, notre cher camper Jeanloup. C'est à dire qu'il faut savoir mettre toutes les chances de notre coté si l'on veut, non pas aller jusqu'au bout mais le plus loin possible.

Nous voilà donc à Copacabana, non, pas grand chose à voir avec la plage mythique brésilienne (peu être plus tard..), mais en Bolivie, pays le moins cher mais aussi le plus pauvre d'Amérique du sud.

Copacabana est une petite ville bolivienne nichée sur les rives du lac Titicaca, elle a pour coutume de recevoir sur la place de la magnifique église, bon nombre de voitures camions et autobus Boliviens et Péruviens pour les baptiser.

Bien mois cher qu'un contrat d'assurance, c'est ainsi qu'en ce lundi après midi, notre véhicule a reçu l'eau bénite, décoré pour l'occasion de rubans et fleurs aux couleurs pimpantes locales sur fond de pétards et confettis. Double baptême car il en est de même pour le Camping car de la famille Binet.

Le soir même nous nous joignons à nos amis pour fêter l’anniversaire de Laetitia. Nous dégustons avec grand plaisir un chorizo local ainsi que du bon pain d’ici, croustillant. La Bolivie culinaire commence bien! C’est autour d’une bonne bouteille et d’un bon repas que nous passons une bien agréable soirée.

Le lendemain nous embarquons vers l’île du Soleil à une allure plus que de croisière, c’est long. Heureusement nous sommes en bonnes compagnies, la famille Binet et Angélique que nous avons rencontrée la veille. Etudiante en agronomie, elle finit son stage et son séjour en Bolivie.

Nous visitons quelques vestiges archéologiques où trone une table de cérémonie en pierre où se déroulaient probablement des sacrifices humains. Se dresse aussi un gros rocher mythologique dit du puma, refuge du soleil et de la lune, où avec beaucoup d'imagination on peut y voir un visage, une tête de puma..

Nous apprécions davantage les belles vues sur le lac et l’étrange ressemblance avec des îles méditerranéennes. C’est vraiment beau on est sous le charme. Nous reprenons le bateau pour aller visiter le sud de l’île, avec un droit d’entrée toujours. Nous empruntons quelques centaines de marches afin d’avoir une belle vue du haut et pouvons même apprécier la vue de l’autre côté de l’île, on a vraiment du mal à se croire en Bolivie avec ces paysages. L’ambiance reste très touristique et comme souvent avec les tours opérateurs, que nous utilisons très peu depuis le début du voyage, le temps est compté et il faut vite repartir. On apprécie d’autant mieux notre façon de voyager où nous sommes maîtres de notre temps !! Les paysages valent la peine mais la prochaine fois mieux vaut sortir excursion 2 ! Vive la liberté !!

Sur la route de La Paz, nous empruntons un bac assez rudimentaire pour une courte traversée d’une dizaine de minutes. Du fait des emplois que cette traversée procure, il n’y a pas beaucoup de chance qu’un pont soit construit.

La Paz

 

Là où Arno et Caro ont eu la bonne idée de s’aventurer en van ! Ok vu d’en haut cela à l’air impressionnant, surtout quand on n´arrive pas par la bonne route mais par un quartier populaire !! Une fois dans les pentes cela devient plus qu’impressionnant. Il faut que nous nous arrêtions pour faire refroidir les freins et bien évidemment le van a du mal à repartir dans les côtes si raides. A coté, les rues de San Francisco, c'est du gâteau. Dans tout ce trafic embouteillé, on arrive à se perdre, sous un tunnel en pente, l’embrayage surchauffe, les klaxons s'en donnent à cœur joie et nos oreilles commencent à fumer. Bref une vraie de vraie galère et de toutes nouvelles sensations de conduite pour le chauffeur. En plus nous avons RDV avec la famille Binet et c’est avec 2h de retard que nous nous pointons. SANTA PATIENCIA.. !! Qu'est ce qu'on a fait pour mériter ça?? Voilà ce qui arrive quand on est jeune fougueux et un peu trop curieux.

Plan B. Grâce à une bonne astuce de voyageurs, nous filons directement à l’aéroport où nous retrouvons le camping car de nos amis. Donc pour explorer La Paz, capitale la plus haute du monde, on laisse le van en bonne surveillance sur le parking de l’aéroport et empruntons les transports en communs. C’est plus simple et bien pratique.

 

 

Mon Toit Du Monde.

 

Les humains sont-ils fous ? Connaissez vous une autre espèce qui gravirait une montagne de 6000m d’altitude rien que pour le plaisir ?

La Paz, capitale de la Bolivie, sonne le Rdv de l’ascension tant attendu qui trotte dans nos têtes depuis un bon moment. Première cordée, le Huayna-Potosi 6088m. Malheureusement des douleurs au genou gauche, à l’effort, de Caro ne pourront pas lui permettre de faire l’ascension avec moi.

Je partirais donc avec Greg, notre compagnon de voyage, laissant deux jours famille et camping car en lieu sur avec Caro.

 

Cette attirance vers la montagne s’amplifierai-t-elle avec le temps ? Les Pyrénées en investigateurs y sont pour quelque chose.

Jeudi 8 Septembre sonne le grand jour, celui du départ. Remplis d’enthousiasme et surmotivés, nous rencontrons notre guide Carlos et embarquons dans un mini bus avec Régis un autre Français pour 2H de route, jusqu'aux pieds du sommet.

Le premier jour consistera à se rendre à un refuge situé à 5130m pour y passer la nuit. Avec un dénivelé de 400m, la difficulté de cette journée se trouve dans notre dos. Nos sacs n'aurons jamais était aussi lourd, remplis de matériels pesants (piolet, casque, bottes, crampon, baudrier plus les vêtements appropriés que l’agence nous a prêtés.. pour le lendemain), ils ne nous rendent pas la tache facile. Néanmoins les 3h de montée estimées par Carlos se réduiront à 2h.

Nous arrivons au refuge en début d’après-midi, ce qui nous laisse assez de temps pour faire face à la Montagne Blanche, se reposer mais aussi appréhender la journée du lendemain..

Nous retrouvons là un petit groupe de français qui partira avec nous. Ils nous font part de récits malchanceux de ceux qu’ils ont croisés dans l’impossibilité d’atteindre le sommet.

Tandis que la montagne continue d’éliminer ceux qu’elle ne veut pas, même préparés et acclimatés, les malchanceux affectés par le soroche (mal de l'altitude) qui n'ont pas encore essayé de monter, sont obligés de redescendre pour stopper le mal, s’en est fini pour eux. Et personne ne peut rien y faire.

L’ambiance n’est pas vraiment à la fête et le doute s’installe face à la désillusion de certain, c’est injuste.

Il est vrai qu’à cette altitude, nous sommes un peu étourdis, un brin dans les vap´s avec un manque de concentration. Nous sommes tous potentiellement sujet au soroche se traduisant par des vomissements et maux de tête.

Réel challenge sportif nous savons maintenant un peu plus à quoi nous attendre. Une seule question pour me faire douter de mes capacités : suis je bien assez acclimaté et entrainé ??

 

Nous soupons relativement tôt, puis écoutons attentivement le briefing des guides autour d’un énième maté de feuilles de coca. Nous partirons à 2h du matin. En cordée de 3, c'est au total 4 cordées qui partirons de notre refuge et 5 du refuge un peu plus haut. Le dénivelé de 900m pour atteindre la cime est estimé à 5h. Si ce délai est trop dépassé ou en cas d’échec ou problème, la cordée entière sera obligée de redescendre. Ce qui a pour effet de nous faire monter la pression.

 

H : 19:00 Nous allons nous coucher. Enfin nous reposer, car dans ces conditions le sommeil est difficile à trouver. Allongé sous ces mansardes qui me rappelle des nuits d'hiver à Aste-Béon, mon esprit cogité est déjà en train de faire l'ascension.. L'excitation me tient éveillé toute la nuit et je n'ai qu'une hâte, commencer !!

 

H : 1:00 Tout le monde est sur le pied de guerre. Petit déj, pour faire le plein d’énergie, puis on s'équipe de toutes ces couches et de tout cet attirail.

 

H : 2:00 Nous quittons le refuge à la lueur de nos lampes frontales. Le temps à l’extérieur est étonnamment clément. Il ne fait pas si froid. La neige est dure, idéal pour monter.

Rapidement, nous chaussons nos crampons et constituons la cordée : Carlos en tête, moi au milieu et Greg en queue.

Mes 1ers pas sur ce glacier sont gravés à jamais dans ma mémoire. La lune en "ballon foutu", sous un ciel étoilé, à plus de 5000m d'altitude à 2h du matin, j'ai conscience que je m'en vais vivre une expérience sensationnelle.

Nous bénéficions de la formation express non pas dernière minute mais première minute où nous devons nous familiariser avec l’usage des crampons. Rien de bien compliqué, il suffit de marcher normalement et de grimper sans trop se fatiguer les pieds et les jambes.

Nous progressons très très lentement suivant pas à pas l’avancée de Carlos. Jusqu'à là, la balade va pour le mieux, mais le plus dur reste à faire…

Nous négocions nos premières pentes et passages de crevasses. Dans toute cette pénombre on ne distingue pas les montagnes qui sont autour de nous, seule la pente sous nos pieds nous fait état du relief.

Premier passage escarpé et nous mettons à profit ce piolet bien utile dans ces circonstances. Ne pas regarder en bas et bien assurer nos pas, voilà les consignes. Tranquillement mais sûrement, la cordée franchit ce raidillon sans problème.

La pente est assez progressive, ce qui permet de réguler son effort pour ne pas trop s'essouffler. Mes pas s'enfoncent dans la neige, forment un rythme imperturbable en 5 temps, le dernier temps étant le grincement du piolet qui pivote dans la neige. La rythmique est bien rodée.

Concentré et en alerte de mon état physique, je tente de garder toute ma lucidité pour trouver la force et l'équilibre nécessaire, mais voilà que je commence à peiner alors que tout allait bien. Ce n'est que le cap des 5800m, la raréfaction de l'oxygène met à rude épreuve nos organismes et tout d’un coup l’ascension devient nettement plus difficile. A partir de ce moment là, les pauses se multiplieront pour reprendre notre souffle et s'alimenter en calories littéralement congelées.

L'état de fatigue dans les autres cordées est bien présent, à peu près tout le monde est dans le même état.. (hors d’haleine) et c’est bien rassurant.

5900m, après les cascades de glaces, nous contournons le pied du sommet, et découvrons une toute autre configuration bien plus technique et périlleuse: passages escarpés, alternant pierres et glaces, hautes marches et crevasses. Certainement le passage le plus difficile, Il va falloir trouver les forces...

Etant au milieu de la cordée, la corde tire dans les deux sens, tous ces obstacles casse le rythme et procure un gros état de fatigue générale. Il faut PLANTER non pas le bâton mais le piolet et surtout les crampons dans la glace..

A pic dans un passage vraiment scabreux, alors que je suis physiquement bien entamé, je peux apercevoir le sommet et réalise que je ne suis qu'à 50m de mon but.

C'est alors que tout devient possible, nous sommes si proche, à ce moment là, j'ai conscience que l'on va arriver en haut.

Une fois de plus pris d'émotion, un brin euphorique, un regain d'énergie s'amplifie en moi me redonnant des ailes pour me permettre, après avoir négocié une crête abrupte surplombant un vide gigantesque et un dernier mur neigeux, d'atteindre             ...mon toit du monde ... VICTOIRE ! ! !   Nous y sommes 6088 mètres... S u b l i m e. Tout simplement E n o r m e. On l'a fait !


L'effort à cette altitude est vecteur de grosses et belles émotions insoupçonnées. Seule matière à l'état liquide à cette altitude, de l'eau innonde mes yeux. Est-ce de soulagement, de joie, d'accomplissement, peut être de bonheur tout simplement.

Le soleil vient tout juste de sortir et nous pouvons deviner le panorama qui nous entoure, dans les couleurs du crépuscule.

Partis les derniers du refuge, nous arriverons les premiers sur la petite cime exigüe encore vierge, pour contempler ce spectacle unique qu'est le levé de soleil. Merveilleux cadeau de la Pachamama (la Terre Mère).

Nous découvrons l’immensité de tout ce qui nous entoure.

Les rayons de soleil qui illuminent le glacier nous offrent des panoramas à couper le souffle.

On devine à peine le lac Titicaca et de l’autre c’est toute la Cordillera Real qui nous fait face. L'ombre de la montagne se projette sur des km en contre bas.

Au loin nous apercevons les lumières qui illuminent La Paz, la capitale s'éveille. Le cul dans la neige, on a du mal à réaliser tandis que notre guide Carlos nous prend en photos sous tous les angles.

Magnifique mais hostile sommet par l'altitude, le froid et le vent qu'il y fait.

Après quelques minutes, nous redescendons d'une dizaine de mètres, pour s'abriter du vent, faisant place libre aux autres après avoir partagés ce sentiment de victoire avec eux.

Je remercie Carlos, lui a su trouver le rythme parfait pour nous mener au bout en rattrapant tout de même, toutes les cordées une par une.. Lui est aussi fier de ses deux grimpeurs.

Nous entamons la descente, mais nous devons rapidement retrouver nos esprits pour aborder les passages délicats. Une rafale de vent vient me rappeler l'hiver Canadien en me gelant les poils du nez..

Tout se passe bien même si j'ai bien hâte de retrouver les parties plus faciles du glacier.

Sous un gros soleil je descends les yeux remplis de bonheur. On peut enfin admirer le relief de tous ces versant qui nous entourent: glaciers imposants, cascades de glace, énormes gouffres au bord de profondes crevasses.

Le revêtement neigeux constitue des lames de neige dressées vers le ciel, qui sont formées par le vent.

En descendant nous apprendrons que 4 cordées auront rebroussé chemin. Nous arriverons au refuge extenués, mais bien soulagés d'en finir.


Cette ascension restera un moment très fort que je ne suis pas près d'oublier.


Merci à Greg, compagnon de voyage et compagnon de cordée, qui a su partager l'aventure avec moi.

Musique: "Teardrop" Massive Attack.

De retour du trek victorieux et heureux nous laissons une bonne demi-journée de repos aux hommes.

Le lendemain, nous partons tous les deux explorer le centre de La Paz, faire quelques trocs de livres et profiter de musées.

Nous commençons par celui sur la coca, très enrichissant et instructif, où nous apprenons que Freud aurait été l’un des premiers cocaïnomanes et à force de sniffer finira avec un cancer du nez !

Il n’en reste pas moins que les conquistadors qui voyaient dans la coca une force du mal se sont bien vite rendu compte que sans elle, les peuples indigènes ont beaucoup de mal à supporter la rudesse du climat ainsi que les conditions assez extrêmes de travail qu’ils leur font subir.

On mastiquera quelques feuilles accompagnées d’un catalyseur parfumé mais rien n’y fait, ce n’est pas trop pour nous, le maté suffira.


En continuant notre balade, on arrive dans le marché dit des sorcières où les femmes vendent toutes sortes de plantes et potions ainsi que des fœtus de lamas qui sont généralement enterrés dans les fondations d’une nouvelle maison pour porter chance.


On se dirige vers le musée des instruments de musique. Très simple mais riche en instruments originaux avec un coté ludique car nous pouvons essayer quelqu’un de ces instruments. On a aussi la surprise de constater que la Guitalele d'Arnaud s'y trouve. La classe..


Nous continuons à flâner dans les rues animées de La Paz où nous avons beaucoup plus de plaisir que lors de notre première intrusion dans la capitale. C’est avec un peu de regret que nous la quittons mais il nous faut découvrir le Bolivie plus profonde.

Une fois de plus les paysages boliviens nous rappellent un ailleurs et nous voilà de nouveau dans l’ouest américain. Nous trouvons un bivouac parfait pour les deux véhicules au milieu de petits canyons d'un intense rouge terre.

Ces paysages quasi vierges d’habitations sont ceux que nous préférons du voyage et que nous avons retrouvés en Amérique du sud.

L’esprit se perd dans l’immensité et l’imagination divague.

D’ici nous pouvons voir le volcan Sajama, point culminant du pays avec ses 6542m.

Pour mieux apprécier le maître, nous allons au parc national de Sajama avec en plus deux autres colosses chiliens tout aussi enneigés dont le volcan Parinacota, 6342m, et son étrange ressemblance au Fujiyama.

C’est ici que nous nous délasserons dans de parfaites eaux thermales naturelles.

Il est bien plus facile de rentrer dans ses eaux assez chaudes que d'en sortir car un vent glacial souffle dehors.

Une Mama locale sortie de nul part, que nous faisons bien rire avec nos séances photos, vient mystifier notre baignade en nous informent qu'un "gringo" est malheureusement décédé dans ses eaux vaseuses les plus profondes du bassin par une nuit sans lune. Aurait-il énervé Pachamama?

Soudainement voila que les nuages assombrissent les eaux.. Nous ne nous attardons pas, sortons afin de ne pas inquiéter plus cette bienveillante dame.

 

L'autre merveille de ces lieux est un champ de geysers.

Nous n'en avons jamais vu et ne pouvons pas ne pas y aller.

Après deux passages à gué et une dizaine de kilomètres de piste nous arrivons. Une colonne de fumée attire notre attention. Un des geysers est en pleine activité. Pas de jaillissements à des hauteurs folles, mais la puissance de la vapeur qui s'échappe et les rugissements de son entre sont déjà très impressionnants.

On ressent toute la puissance de la nature.

Le bouillonnement des geysers et les fumerolles rendent le spectacle visuel et auditif.

On se plait à chercher les puits tous différents mais tous assez chauds. Impossible de tenter une baignade.

Les structures minérales sculptées dans chacun des geysers sont de toutes beautés. Un ruisseau serpente entre les puits qui jettent leurs eaux chaudes dedans.

Alors que je traverse une fausse zone sèche, je m'étale lamentablement dans une flaque de boue. Nous sommes crampés comme des gamins..

Je trouve un bassin, parfait formé dans le ruisseau, d'eau tiède et sans aucune hésitation je pose mon jean et mon pull pour tout rincer.

L'eau est à température idéale, le courant la renouvelle en permanence je ne veux plus sortir. Arnaud de ce fait me rejoint.

Nous ne pouvons partir sans essayer de faire cuire nos œufs dans un des puits fumant. Arno bricole une canne passoire et nous partons à la pêche du puits idéal.

Les remous sont parfois trop intenses que j'en perds un œuf.

Mais réussite assurée, nos œufs sont bien durs. Economie de gaz et amusement garantis.

Nous retrouvons la famille Binet. Après presque deux semaines de voyages en leur agréable compagnie nos routes se séparent en espérant bien les recroiser bientôt. Bonne route les amis.

Changement de cap, nous prenons la direction de Cochabamba, non sans mal. Dans une courbe, voilà qu'une partie du disque de frein avant se brise et le roulement à bille s'échappe.

Aie aie, c'est juste que nous sommes en plein milieu de la pampa, pour ne pas dire au milieu de rien...   Maudit baptême ! Cette bénédiction nous porte la schkoumoune..


Nous parviendrons à amener difficilement le van bringuebalent dans le petit village le plus proche: Lekepallca, 50 habitants (quand ils sont là), 2 tiendas (qui vendent principalement du soda), 1 téléphone (quand il marche), pas de mécanicien dans le coin, encore moins de marchand de pièces. Apres plusieurs tentatives au téléphone impossible de trouver de quoi nous remorquer ! Une seule solution, démonter la pièce, et aller à la ville la plus proche (80km) en transports.

Et c'est Arnaud qui ci colle.

Les pièces en main, je ne sais pas encore que je vais vivre une fascinante aventure, au cœur de la Bolivie paysanne, il me faudra 3 allés retours dans les petits bus collectivos bondés à l'étroit entre gros sacs de patates, chapeaux envahissants et même un mouton ! Le tout dans ce délicat parfum de mastication de coca très odorant...

Ma quête à Oruro à la recherche des pièces est à l'image de "un gringo dans la ville". Je suis la curiosité mais les gens sont assez sympas..

Je trouve facilement le bon roulement par contre le disque de frein est introuvable. Je fais donc X mécaniciens avant de trouver celui qui pourra ressouder le morceau manquant de la pièce avant de la faire fraiser.

En conclusion cette petite mésaventure, s'est avérée être enrichissante et m'a permis de multiplier les interactions d'aller à la rencontre de ces Boliviens d'une gentillesse extraordinaire, impensable.

Nous reprenons la route, passons Cochabamba et empruntons la nouvelle route pour Santa Cruz et à voir l'état on se demande bien à quoi ressemble l'ancienne.


C'est avec plaisir que nous faisons un petit arrêt par une réserve d´animaux en liberté, nous ne sommes pas dans un bon créneau horaire.

C'est l'heure de la sieste, les observations sont rares.

Une fois au mirador, c'est toute une bande de singes qui nous accueille dont une maman et son petit.

Ils sont tout de même sauvages mais se laissent approcher un peu. Super.

 

Le lendemain, le temps n'est pas vraiment avec nous, il pluvine.

Sur 50km nous passons 5 accidents dont un qui se passe sous nos yeux malheureusement. Alors qu'un minibus, ultra chargé comme d'habitude, commence à dépasser un camion, celui-ci chasse sur la gauche, fauche le van et l´envoie dans le décor.

Le minibus éjecte un pilonne d'électricité en bois et tombe dans le ravin sans fond. Sous le choc nous stoppons le van et allons voir ou est tombé le minibus.

Par chance il y avait un terreplein une dizaine de mètres en contre bas. Le van est sur le toit.

Des gens descendent pour voir ce qui en est. Rapidement il sorte un jeune garçon.

Il n'est pas réellement blessé mais on l'amène vite dans notre van à l’abri de la pluie et de la vision d'affolement qui règne autour. On lui donne à boire, il doit avoir une dent cassée et il s'est mordu la lèvre dans l'accident.

Il est un peu choqué et nous montre un autre camion similaire à celui qui les a poussés en nous disant c'est lui, c'est lui.

Durant ce temps les passagers du minibus sont extirpés. L'enfant retrouve sa maman, soulagés et impuissants nous reprenons la route.


Depuis tous les kilomètres parcourus en 16 mois, nous n'avons heureusement pas vu tant d'accident de la route mais cette petite portion, nous a bien refroidi.

 

Sur cette route du sud amazonien, nous traverserons des hameaux où les feuilles de coca sèchent devant les maisons.

Nous qui sortons des Andes, on retrouve là des températures suffocantes, exit les pulls et chaussettes pour dormir ! Ca change. Mais hélas la menace des moustiques est de retour...

 

 

A suivre . . .

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Commentaires: 8
  • #1

    nicole (samedi, 08 octobre 2011 10:31)

    Je suis épuisée d'avoir gravi le toit du monde par la pensée sous une lune "ballon foutu", que d'émotions, bravo pour l'exploit. Quelles diversités dans ce pays, tant par les paysages que par les coutumes et les gens rencontrés. Je vous souhaite plus de chance pour les prochains jours. Bises à vous deux.

  • #2

    Pommier (samedi, 08 octobre 2011 11:31)

    Que d'émotions aussi bien physique que psychologique. Ce récit nous prend aux tripes on souffre avec vous dans l'arrivée à La Paz après l'ascension avec Arnaud, la panne de Jeanloup l'accident devant vos yeux. Heureusement qu'il y a tous ces beaux et divers paysages du début et ces belles rencontres pour réparer Jeanloup. en espérant que la suite sera plus chanceuse pour vous et que les moustiques n'attaquent pas trop fort
    Bises à vous 2 et à très bientôt.

  • #3

    kiki (lundi, 10 octobre 2011 14:59)

    Super paysages-super ascension-super photos-super Caro et Arno et...super van
    je vous embrasse à tous les deux

  • #4

    Benoit Faideau (mardi, 11 octobre 2011 04:09)

    :)

  • #5

    Aurélie (samedi, 15 octobre 2011 03:01)

    Ouhaaaaa !!!! Votre récit m'a laissé sans voix... surtout le toit du monde d'Arnaud... que d'émotions.. à moi aussi les larmes ont coulé, est ce dû "au ballon foutu" ;-).. Votre voyage est vraiment fantastique et merci de nous faire partager votre périple et vos émotions, vous le faîtes super bien... continuez ainsi!! Bonne route avec j'espere un peu moins de péripéties.. Grosses bises de nous 2..

  • #6

    Lucyle (jeudi, 20 octobre 2011 15:10)

    Encore un grand moment avec vous deux.Quel plaisir de partager toutes vos émotions, très bonnes et plus difficiles.L'imagination ne suffit
    plus,tant tout votre voyage apporte à chaque fois des paysages grandioses.Bravo pour votre courage et bravo à Arno pour son ascension réussie et merci pour toutes ces photos qui font rêver.
    Bisous à tous les deux.

  • #7

    emilie (jeudi, 27 octobre 2011 14:32)

    félicitations à toi arnaud pour cette superbe montée!!!!!! j en ai pris pleins les yeux rien ken te lisant.........
    bisous à vous 2

  • #8

    Tof (lundi, 31 octobre 2011 07:35)

    Alors les zouzous??? Vous en êtes où???

    Nous on est rentré depuis une semaine... Trop bizarre de retrouver la France après toutes ces années... Allez, donnez des news et continuez à nous faire rêver!
    Bises