Sur les traces du Che, Sucre, Potosi, Uyuni, Sud Lipez

Dernier post de Bolivie et pas des moindres pour ce pays qui nous aura subjugué jusqu'au bout.

Non pas un pavé mais une bonne tartine bolivienne.

Un peu de lecture ne fait jamais de mal.

 

 

Santa-Cruz

Contraste qu’est Santa-Cruz. Plus grosse ville de l’est Bolivien, elle rassemble un grand nombre de diverses communautés qui cohabitent. On ressent également qu’il y a beaucoup d’argent, de part les gros 4x4 qui roulent de partout, que part les enseignes de grandes marques que l’on retrouve. Il parait que l’on peut y trouver absolument tout ! Même du Ricard !
Avec plus de renseignements, nous apprenons qu’en fait c’est une ville où circule beaucoup d'argent véhiculé par de nombreux narcotrafiquants.
En effet, toutes les plantations de coca des environs, aux feuilles plus grandes et plus amères, servent uniquement à produire la fameuse poudre blanche dénommée cocaïne, hélas connue du monde entier, qui enlève tout le charme et le coté spirituel de la coca.
Ces mêmes narcotrafiquants auraient financé l’aéroport de Santa-Cruz et le seul réel vol international quotidien qui part de celui-ci est en direction de Miami...
Bref notre passage éclair ici ne nous aura pas montré cette face cachée mais c’est sans regret.

C'est ici dans l’est Bolivien que Ernesto Che Guevara dit "Le Che" a trouvé la mort et nous sommes ici pour en savoir un peu plus.
Nous nous rendons donc dans le petit village de la  Higuera via la ruta del Che qui représente un bon 200 km de piste sinueuse dans ses montagnes arides.
C'est le 9 Octobre 1967 qu'il a été exécuté, on trouve un buste à son effigie, une statue à grandeur plus que nature, et des portraits peints sur tous les murs des habitations du petit village.
Après une visite de l'ancienne école, où il fut tué par balles, transformée en musée nous nous rendons à la casa del télégraphista tenu par Juan et David, des français passionnés, qui nous apprendrons toute l'histoire de la fin de sa vie.


Juan vit ici depuis 9 ans et durant ses recherches, à longuement interviewé Benigno (guérillero rescapé qui a lutté au côté du Che). Juan a mis 5 ans pour retrouver la dernière cavale, d’une quinzaine de jours dans les canyons près de la Higuera.
C’est avec David son fils, autre passionné, qui a monté une agence de plein air, que nous partons pour un trek de 4 jours sur les derniers pas du Che.

Petit retour sur son histoire avant La Higuera.
Après sa réussite révolutionnaire à Cuba avec Fidel Castro et son échec au Congo, Ernest Che Guevara, voit en la Bolivie, une base stratégique parfaite pour mener sa révolution socialiste sur toute l’Amérique Latine.
Située au cœur de celle-ci, il veut également défendre les droits des boliviens face à la dictature de Rene Barrientos Ortuno. Il espère trouver de l’aide parmi les paysans, aux conditions de vie difficiles opprimés, en leurs apportants des services de santé et d’éducation.
Malheureusement il ne trouve que méfiance et hostilité. Durant sa lutte, il rédige un journal de bord « El Dario Del Che », où il retranscrit ses ressentis et son quotidien.
C’est toute une armée de 2000 soldats, entrainée par la CIA, qui se met à sa poursuite. Le nombre est inégal.
Lui et ses guérilleros arrivent dans un petit village voisin, qui est en pleine festivité. Ils sont très bien reçus. Le lendemain quand ils arrivent à la Higuera, le village est quasi désert, il rencontre un homme qui leur confirme que l’armée n’est pas là. Sur ses gardes, le Che envoie trois hommes pour vérifier, ceux-ci se feront tuer, l’armée est bien là.
C’est alors que le Che et ses hommes descendent dans une quebrada (canyon). Et c’est par ici que nous commençons le treck à 5 (David, son singe écureuil "Chico", Mel son amie brésilienne et nous deux).

Une Cavale façon détente !

C’est sous un soleil de plomb que nous descendons dans cette végétation épineuse aux  paysages de sécheresse. Chico aura même un coup de chaud, heureusement nous sommes vite en bas et trouvons de l’ombre et de l’eau.
Après une pause déjeuner on reprend la marche. L’ombre est grandement appréciée. Nous avançons au fond du canyon au grès de ses méandres, le ruisseau n’est pas très chargé en eau.
Après environ 6h de marche au total avec des pauses rafraichissantes dans des petites piscines que propose le ruisseau, nous arrivons au premier campement pour la nuit.
Dépité je m’aperçois alors que Caroline a complètement oublié d'apporter la toile de tente dans son sac.......... MAIS NON, et c'est une grande première pour nous sur ce trek, car en mode guerilleros nous avons soigneusement chargé nos sacs en hamacs pour nos 3 nuits.
Une fois l’installation du camp, nous préparons le souper autour du feu et rien de mieux que du poulet au BBQ avec de bonnes patates couvertes de fromage local pour passer une bonne soirée.

Mais nous restons toujours attentif où nous mettons nos mains et nos pieds, car cette nature très hostile nous fera d'ailleurs quelques surprises.
Des arbustes aux buissons, cactus, lianes et même aux arbres qui sont tous munis de picants, de cornes pointues, d'épines ou d'aiguilles, ce n'est pas le dard de ce scorpion bien gordo (en chair) qui me contredira.

 

 

 

 

La nuit tombée, nous prenons place dans nos hamacs respectifs. Le ciel est un peu couvert.

Même si nous dormons à la belle étoile, l’observation de celles-ci n’est pas si facile. Mais la sensation  est très agréable (une fois sa place trouvée au fond du hamac), le vent dans les feuilles, le doux balancement du cocon...
En plein milieu de la nuit, alors que tout le monde dort, des gouttes de pluie viennent nous réveiller.  
Tous à vos postes !!. Très vite David tend une bâche et installe les 4 hamacs côte à côte... fausse alerte.., mais ces trois gouttes de pluie ont mis le branle bas.   Ah ! les joies du hamaca..  Cependant, après avoir fait repartir le feu, la guerilla pourra finir sa nuit très paisiblement..

Nous faisons un petit détour par un verger reculé où nous cueillons quelques fruits pour accommoder le petit déjeuner en limonades et canne à sucre.
Puis allons visiter le dernier réel campement du Che et des guérilleros, où ils restèrent 4 jours.
Le campement est bien caché en contre bas d’un sentier largement occupé par les militaires à l’époque et dans un large fourré d’épineux. Il y a de bons postes de garde. David nous fait faire le tour et nous lisons des passages du journal du Che pour se remettre en situation. On ressent presque les tensions de l’époque. Un cigare plus tard, nous retournons à notre campement et levons le camp.

 

Notre packtage sur le dos et les baudriers enfilés, nous reprenons la marche. La quebrada est vraiment sympa et certaines falaises sont remplies de nids de guêpes !
Les petits perroquets verts s’envolent à notre passage. Nous entrons dans une grotte un peu mystique, où l’on peut observer des traces de singes et sûrement celle d’un puma..
Chico se plait complètement dans cette sortie. Une première pour lui. Il a la vue aux aguets de tout ce qui l’entoure et l’ouïe affutée. Lors d’une pause il se jette a une vitesse surprenante sur un petit tas de branches et s’empare d’un insecte paille pour le dévore. Quelle vision !!

Nous arrivons à notre premier passage abrupt, bien assurés, nous le passons assez rapidement. Derrière se trouve une cascade d’une vingtaine de mètres.
Le trek se fait dans un esprit cool et assez relax. Allier escalade et marche est vraiment sympa. En 3h nous arrivons au deuxième campement dit de l’étoile.

David a bien préparé son affaire le camp est bien organisé et il y a même un four à côté du foyer. Installation des hamacs et cuisine. Nous passons une autre sympathique soirée autour de mate de coca.
La nuit sera très agréable et reposante. Au final, un hamac est bien plus confortable qu’une tente. On est en osmose avec la nature.
Le lendemain, Arno prépare la pâte à pain et après le repos de celle-ci et des baignades pour nous, David se la joue pizzaiolo et nous confectionne de bonnes pizzas riches sen fromage local. Magique !

C’est une autre après midi de marche pour nous avec quelques passages d’escalade, certains plus dur que d’autres, mais vraiment ludiques.
Nous arrivons au troisième et dernier campement. Toujours différent des autres, celui-ci a le coin couchage en hauteur et Arno a son hamac à moitié dans le vide ! La meilleure nuit selon lui, la plus fraiche pour moi.

La dernière journée, celle de la fusillade et de la capture du Che, les pieds dans l’eau façon guerilleros, le canyon se resserre. Nous passons devant la petite grotte où il passa sa dernière nuit en liberté. Puis nous arrivons à la quebrada du Churo, sous l'oeil vigilant des condors.

A ce niveau, le Che et ses guérilleros rencontrent une paysanne faisant boire ses vaches. Ils la payent 50$ pour son silence. Rien de bien sûr, mais l’armée, qui arrive des hauteurs, ne met pas longtemps pour les encercler.

Les coups de fusils fusent et le Che se fait toucher au pied et à l’épaule. Il se rend en déclinant son identité, car selon qui l’arrête il aurait pu avoir le droit à un jugement, hélas ce ne fut pas le cas. L'armée le ramène à la Higuera où ils le garderont une nuit avant de l’exécuter.

Quand à nous, il nous faut ressortir de la quebrada. Nous passons par l’étoile, point commémoratif du dernier combat du Che.
La sortie se fera par une belle remontée d’une bonne heure toujours sous un soleil de plomb et quasi sans ombre.
C’est bien heureux que nous arrivons à la Higuera, riche d’un trek historico-aventureux-sportif.
Muchas Gracias à David et Juan d’avoir monté ce trek et de nous avoir aussi bien reçus, à la Casa del Telegraphista et sur les dernières traces du Che.


Hasta el Final Compañeros

Le lendemain, nous reprenons la route vers Sucre. Un bon 200km de piste, mais celle-ci est assez bonne et en travaux par endroit. Patience.
Nous arrivons dans la très belle Sucre, capitale constitutionnelle de la Bolivie.

Ville coloniale très jolie et agréable. Nous aimons flâner dans son marché riche en couleurs, odeurs et stands bien achalandés. Un plaisir. C'est en revenant au van sur la place principale que nous retrouvons la famille Binet en train de nous laisser un message sur le van. Super!

Ils nous proposent de se joindre à eux et deux autres familles de voyageurs pour passer la soirée. C'est ainsi que nous rencontrons la famille Pezeron (Olivier, Sandrine, Laïla, Flore et Titouan) qui viennent de Bayonne et sur les routes de l’Amérique du Sud pour un an avec leur camping car et les Tégé (Étienne, Gwen, Élodie et Thomas) qui eux sont Belges francophones et font d'abord l’Amérique du Sud puis hésitent entre l'Afrique avec leur Land Rover ou l'Asie en sac a dos... Bien agréable soirée, les anecdotes de voyages sont dans tous les sujets ou presque.
Nous commençons à faire les garages afin d'optimiser au maximum le van CAR, nous avons l'intention de quitter la Bolivie par le renommé Sud Lipez après le Salar d'Uyuni. Cela veut dire au moins 600km de pistes plus ou mois bonnes qui nous attendent!! Et autant dire que l'idée de la panne en plein désert ne nous enchante que moyennement..
Donc: installation d'une plaque de protection du réservoir d'huile, petite soudure à droite et à gauche, plus d'autres petites affaires...  (On s'y prend assez tôt pour que la machine soit bien prête le jour J bien entendu..)

Le soir nous rejoignons les familles de la veille car  une nouvelle famille vient d'arriver Adrien, Marylène, Paul et Léa, de Normandie pour un tour de 9 mois en Amérique du sud à bord de leurs 4par4 équipé d'une tente de toit.
Au total 10 adultes et 9 enfants, nous n'avons jamais été autant de voyageurs réunis depuis le début du voyage. Qui a dit que voyager avec des enfants n'est pas possible?

(Tout ce beau monde de voyageurs à suivre dans la rubrique: ON LES SUIT)

Autre soirée très sympa autour d'un barbecue et de bonnes bouteilles de vins.
Nous flânons tranquillement dans cette sympathique Sucre, mais il nous faut reprendre la route direction Potosi, ville la plus haute de Bolivie.

Potosi

Surtout célèbre pour le Cerro Rico qui aurait fait la richesse de l'Espagne avec tout l'argent qu'il contenait. En effet il y en avait tellement, qu'il aurait été possible de construite un pont en argent de Potosi à Madrid, tout en leur laissant assez de minerais à transporter dessus! Mais cela au prix de près de 8 millions de vies d'indiens et d'africains, car manquant de main d’œuvre, les espagnols firent venir grand nombre d'indiens et d'esclaves africains. Avec des conditions de vie incroyablement difficiles, durant la colonisation les hommes âgés de plus de 18ans devaient travailler à la mine par cycle de 12h , ils mangeaient, travaillaient et dormaient dans la mine et n'en sortaient  pas durant 4 mois. Ils devaient avoir les yeux bandés à leur sortie pour que le soleil ne les aveugle pas!

 

Aujourd'hui, il reste quelques coopératives de mineurs. Nous en visitons une. Après le passage au marché des mineurs pour l'achat de regalos (cadeaux) pour les mineurs. Feuilles de coca et boissons fruitées en poche, nous  enfilons nos tenues de "discothèque" et commençons la visite.
Celle ci nous permettra de rencontrer des mineurs à l'ouvrage. Ils n'ont vraiment pas la vie facile, les conditions de travail sont très difficiles et archaïques (les explosions se font à la dynamite artisanale), on croirait remonter le temps, comme assez souvent en Bolivie.

Les plus jeunes ont 14 ans, l’espérance de vie est de 50 ans car les poussières et l'air respiré chargé en silice  provoquent généralement un cancer des poumons. Ils ne portent pas de masque pour se protéger et poussent les chariots chargés de dizaines de sacs remplis de minerais à la force des bras et des jambes.

Plus nous avançons et descendons dans la mine, plus il fait chaud et l'air est dense tant il y a de particules qui volent. Visite assez difficile, ils nous faut même faire du 4 pattes à certains endroits.

Dans cette chaleur, Arnaud aide à charger un suffocant récipient de minerais qui sera remonté par des mineurs au niveau supérieur.
Les mineurs apprécient les regalos, maigre plaisir de leur dure journée de labeur.
Ils mastiquent quasiment tous une ÉNORME boule de feuilles de coca qui leur dilate la joue. Elle les aide à surmonter la fatigue, faim, soif, altitude et rudesse du travail.

 

Nous sommes à 4200m à l'entrée où les températures peuvent être négatives et aux quatrième et cinquième sous sol, elles atteignent 45°. Les mineurs croient généralement en Dieu mais aussi en Tio (l'oncle), représentation du diable qui règne sous terre et à qui ils font des offrandes de coca, cigarettes et alcool potable à 96° degré qu'eux même boivent. Pour les habitants de Potosi, les mineurs sont considérés comme des bourgeois car se sont eux qui gagnent le mieux leur vie.

Mais à quel prix ??


Nous restons quelques jours de plus dans l'agréable Potosi afin de réparer une fuite d'huile au van. C'est non sans mal que les garagistes y arrivent. Nous pouvons afin prendre la route pour Uyuni!!

El Problema !!


Avec la chance que nous connaissons en Bolivie, voilà que la plaque de protection qui protège le réservoir d'huile, 2 cm trop basse au goût d'Arnaud, accroche un rail de train, un peu mal fichu.
Un peu tard, on trouve un bivouac et passons la nuit.
Le lendemain impossible de passer la première! Aïe.  La plaque qui s'est prise dans le rail, a fait reculer le cadre de maintien du moteur et a écarté celui ci de la transmission.
Arnaud bricole de quoi nous faire avancer car nous sommes entre Potosi et Uyuni au milieu de la pampa pour changer..
Nous arrivons à reprendre la route mais notre cher véhicule manque franchement de puissance en 2ème, ce que nous constatons vraiment à la première côte.
Nous sommes pris au piège dans une cuvette. La seule façon efficace de monter cette côte est.............. la marche Arrière !!!!!! Fallait y penser! On ne l'avait jamais faite celle là!! Donc à chaque côte, la manœuvre se fait en marche arrière que mon pilote maîtrise à merveille, une chance.
Déjà que l'on ne passe pas inaperçu avec nos gueules de blancs mais là des blancs qui prennent les montées le cul en avant, ça en surprend plus d'un, nous les premiers. On se marre encore plus avec un peu de recul.
C'est une journée interminable pour nous car il faut aussi laisser le van se reposer.
Après 7h, nous arrivons enfin a Uyuni, petite ville en plein désert. Nous partons à la recherche d'un mécano capable de nous aider. Ils sont peu nombreux (4) et tous débordent de travail. Mince..
De plus, il n'y a pas l'ombre d'une pièce pour notre véhicule dans cette micro ville et un retour à Potosi nous est impossible, trop de montagnes. Pfff!!
On passe la nuit là dessus et comme elle porte conseil, Arnaud décide d'essayer de faire le travail possible par lui même. En fait on a pas vraiment le choix..
On se pose non loin d'un garage, au cas où, il démonte le cadre de maintien du moteur, le fait redresser et ressouder puis arrive en le remettant à refaire se toucher le moteur et la transmission. Yes ça marche! Et on a de nouveau la première et de la puissance.
Trop cool, le salar qui nous fait tant rêver pointe le bout de son nez!!
Le lendemain, on fait le plein d'eau, d'essence et de nourriture et on se lance. La piste entre Uyuni et son salar est super mauvaise, une chance les pistes latérales nous donnent un peu de répit. Sur notre gauche, une sorte de mirage blanc apparait...   le salar se profile.

 

 

Une Banquise en Croûte de Sel.

Enfin, il est devant nous. Et nous sommes éblouis par toute cette étendue immense à perte de vue, entourée de montagnes.
Après un bon trois quart d'heure à suivre les traces de la piste principale laissées par les 4par4 des tours opérateurs, il commence à nous livrer sa magie!! C'est vraiment magnifique. Les mots me manquent. Le ciel d'un bleu limpide et cette surface blaaaannnnnche n'est pas s'en rappeler les grands lacs gelés du Canada.

 

Sans boussole ni GPS, les montagnes au loin en point de repère, on quitte les traces accumulent les km, pour se perdre dans cette immensité immaculée. Ici c’est parfait ! On ne voit que du blanc autour de nous. Seuls au monde. Pénards.

Reste le spectacle le plus hallucinant qui nous ait été donné de voir, la fin de soirée où l'étonnante métamorphose du paysage, tandis que le soleil descend vers l'horizon. Sur réelle vision lunaire: l'atmosphère s'embrase d'or, de pourpre et de violet, tandis que les hexagones au sol se distinguent en couleur... WOUAHOUUUUUU    De la pure magie !!

Après une nuit un peu fraîche, nous commençons les séances photos de perspective. ET on s'en donne à cœur joie.

Notons toute la recherche artistique car manquant de figurants, on fait marcher notre imagination pour trouver des mises en scènes toujours plus originales.

Nous resterons 4 nuits pour le plaisir du spectacle du crépuscule, chaque fois différent.
A l'approche d'une île, le sol détrempé nous fait une belle frayeur et frôlons l'enlisement. Heureusement que le van est lancé. OUF!
Une balade sur une des 32 îles du salar nous fera apprécier des petites grottes habitées par les viscaches et d'immenses cactus magnifiques d'âges improbables.

 

Au retour nous passons par un hôtel de sel, construit tout en sel avec des briques de sel. Sympa le concept.
Pour ce qui en est de l'extraction du plus grand salar au monde, qu'une minuscule partie est exploitée et cela se fait encore de manière assez archaïque avec des pioche et des pelles.


De retour à Uyuni, enchantés des nos quatres derniers jours et tristes d'avoir quitté le grand désert blanc, nous faisons prendre une bonne douche à Jean Loup pour éviter que le sel ne le ronge!

Et encore des perspectives en folie..

 

 

Sud Lipez

Avant de se lancer dans le Sud Lipez et ses 500km de pistes, l'heure est à l'approvisionnement de vivres mais aussi d'eau, 40L pour la cuisine et autre ainsi que 12L potable et surtout essence, le plein évidemment, plus 70L en bombonnes et en bouteilles en plastique. On est loooadé !!

On s'informe consciencieusement des pistes à prendre pour ne pas s’égarer.
Mais pourquoi aller manger tant de poussière? Et bien pour les paysages, réputés comme les plus beaux de Bolivie.

Nous nous arrêtons au cimetière de trains tout proche de Uyuni. Autre décor atypique et bien sympathique.

Ça y est, fin prêt, nous sommes lancés sur ces pistes à mauvaises réputations, on s'attend à tout crevaison, poussière, tôle ondulée...
La première après midi se passe bien, volant, roulant sur ses km de tôle ondulée, le van tremblotant fait son petit bout de chemin.
Il nous faut passer un gai, un des plus imposant jusqu’à ce jour, le van ne bronche pas trop mais le manque d’oxygène commence à le faire toussoter. Les paysages commencent à être sympas et les premières neiges annoncent une nuit un peu fraîche.
Nous passons par un dernier charmant petit village, bien situé à l'abri du vent. Maintenant il ne reste que de la piste, quelques très rares habitations et les 4 par 4 des agences touristiques qui ont la réputation de ne pas aimer les aventureux avec leurs propres véhicules. Chouette, espérons que tout aille bien.

La surprise, le prix du billet a été multiplié par 5 depuis un an!!! En parlant avec les gardiens, leurs conditions à eux n'ont guerre été vu à la hausse biensur (même salaire 1800bol par mois soit 180euros, ils vivent dans une petite cabane très rudimentaire, doivent acheter leur nourriture et sont à 50km de piste du premier petit hameau).

C'est d'ici que nous arrivons devant la suréaliste Laguna Colorada. De couleur très particulière entre le rouge et le rose, le contraste est saisissant et l’exceptionnelle concentration de flamants roses qui s'y trouvent. En effet, en se rapprochant on en découvre des milliers à perte de vue, les deux pattes dans l'eau en train de se nourrir d'algues à quelque mètres de nous, dans cette lagune qui ne fait pas plus de 80cm de profondeur. La scène est magique et nous sommes subjugués par l'endroit.
Il y a même de grands blocs de glaces, aux airs de glaciers.
Nous profitons du coucher de soleil mais le vent et le froid nous y dissuade de passer la nuit, nous voulons aussi profiter que le van soit chaud pour franchir une colline qui se profile au loin.

Une nuit à -15° aux alentours de 5000 m d'altitude vient nous geler l’intérieur du van et tout le système de refroidissement du moteur, il faudra beaucoup de patience pour faire dégeler tout ça.

Le van a comme un coup de reboostage, il se porte très bien. Après un arrêt à la douane pour régulariser la future sortie du véhicule, celle ci se trouve légèrement excentrée aux alentours de 5000 m d'altitude cachée au bout d'un chemin sinueux et improbable.
Passé le point culminant du parc à 5050 m signifiant un nouveau record pour Jean Lou, que nous nous rendons au Sol de Mañana, lieux où l'on trouve de puissants Geysers en activité.

 


Les geysers sont très différents de ceux du nord de la Bolivie à Sajama. Ici c'est plus de la boue de différentes couleurs (ocre, grise, blanche) en ébullition.
On aurait presque le goût de sauter dans un bain de boue, tant elle a l'air si lisse et agréable.L'odeur de soufre est très forte.
Au loin une cheminée de fumée nous attire et c'est un geysers très puissant qui crache une quantité de vapeur très impressionnante. L'énergie dégagée est incroyable.

 

 

Nous faisons un détour par une zone de grandes lames de glaces dressées vers le ciel posées à même le sable, certainement sculptées par le vent, autre beautée de la nature.

On continue notre parcours, alternant les multiples surfaces de terrain. Des champs de cailloux plus gros les uns que les autres, aux quantités de sable incroyables qui viennent souvent caresser le ventre du Volks, quand ce n'est pas des grosses pierres qui viennent percuter dans ses plaques de protections, mais notre plus gros calvaire reste toujours cette tôle ondulée à n’en plus finir, transformant notre habitacle en machine à laver..

 

 

On dirait que c'est notre journée, une grande descente nous mène à la laguna Salada et ses fameuses eaux thermales (35/40°) à l'air libre, dans ce cadre tout simplement sublime.
Les flamants rose ne sont pas loin pendant que nous nous délassons dans ce merveilleux bassin.On remettra même ça le lendemain matin. Entre temps nous faisons la sympathique connaissance de Brianna et Logan, un couple de jeunes mariés Californiens qui voyagent eux aussi sur les routes d'Amérique avec leur camper. Quel agréable moment. Le cadre est plus que parfait. Certainement le meilleur spot de camping sauvage en Bolivie.
Soirée sympathique avec Brianna et Logan dans le confort de leur véhicule et nuit toujours aussi fraîche.

Surprise le van démarre au quart de tour, nous prenons la direction de la laguna Verde aux eaux vertes, bleues laiteuses et derrière le Volcan Licancabur qui se dresse. On en prend plein les yeux et aussi plein la poire avec ce vent...


C'est par un minuscule poste frontalier que nous quittons cette Bolivie enchanteresse aux paysages authentiques et somptueux, pour le Chili.

On s'attendait à toutes sortes de difficultés, eh bien les grands gagnants que nous sommes en ont eu pour leur compte. On vous épargne donc toutes nos galères, du genre: l'alternateur qui de déconnecte tout seul entrainant la décharge de la batterie, les crises d'asthmes à répétition du van par manque d'air dans le moteur, le filtre à air a dû être retiré du début jusqu'à la fin, entrainant donc un max de poussière dans le carbu et ça c'est pas optimale... ; un enlisement dans le sable; après une nuit à plus de 5000m le liquide de refroidissement a complètement gelé, il a donc fallu beaucoup de patience; et toutes ces vibrations qui ont eu raison d'une quantité indénombrable de vis et boulons dévissés (jusqu'à la vis du manche de la poêle ).
Mais ça aurait pu être pire, que des pannes réparables, et surtout PAS DE CASSE!! A notre grand soulagement.

Malgré ça cet endroit de Bolivie est époustouflant, par la splendeur et la grandeur de ses paysages et mérite bien sa belle réputation.


Il nous reste à présent de très beaux souvenirs, mais surtout ce sentiment heureux d'avoir établi quelque chose de fou :                           .. Traverser le Sud Lipez en Volks..

Diaporama du Sud Lipez

 

 

En Bolivie un décret gouvernemental oblige les stations service à multiplier le prix du litre d'essence seulement des plaques étrangères par plus de 2 ...

Mais grâce à la sympathique complicité des pompistes (quand le gérant n'est pas dans le coin), nous n'avons réussi à ne jamais payer le prix extranjeros.

Malgré notre malédiction mécanique qui nous suit depuis un mois, nous avons adoré la Bolivie, qui même si elle est de plus en plus envahie par les touristes, reste un pays magnifique où le folklore a encore de beaux jours devant lui. Nous avons été marqués par la pauvreté et la timidité de cette population qui vit souvent à un siècle de nous mais toujours prête à aider.

Heureusement la misère n’empêche pas à la vie d'abonder, bien au contraire..

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Commentaires: 10
  • #1

    Tof (samedi, 05 novembre 2011 07:58)

    MORTELLES vos photos d'Uyuni! J'arrive pas à croire que vous avez pris cette route pourrie jusu'au Chili avec le van... Respect! Bon courage pour la suite, continuez à me faire rêver... Pourquoi je suis rentré au fait??? LOL

  • #2

    regine foucat (samedi, 05 novembre 2011 08:05)

    recit vraiment tres interessant et bien agremente de jolies photos.
    bonne continuation, cela nous fait plaisir de vous lire de temps en temps.
    bises regine

  • #3

    Aurélie (samedi, 05 novembre 2011)

    C'est toujours avec un enorme plaisir que je vous lis... Article super interressant.. .et photos sur la banquise extraorinaires...
    Bonne continuation avec moins d'ennui mécanique.. ;-)
    Grosses Bises lasseuboises...

  • #4

    Benoit Faideau (mardi, 08 novembre 2011 03:11)

    Hasta siempre, si.
    Pero es el final que sublime cada cosa ...
    Buen camino !

  • #5

    Marie - France A (mardi, 08 novembre 2011 08:51)

    Je viens de survoler votre blog, je me rend compte que c'est vraiment le voyage de votre vie. Tout ce que vous avez vue et vécut c'est incroyable!!!Bisous bisous.;;;;

  • #6

    mathilde (mardi, 08 novembre 2011 18:53)

    ca fait plusieurs semaines que je surveille les mises a jour, et que je rale... vous nous avez mis le suspense !! mais les voila !!!!! AMAZING !!!!!!! j'attend le Chili avec impatience.... bisous

  • #7

    Lucyle (jeudi, 10 novembre 2011 10:52)

    Toujours aussi passionnant pour vous mais aussi pour nous.Reportages et photos toujours aussi remarquables. Rien que du bonheur. J'attends le désert d'Acatama qui est paraît-il en fleurs en cette année 2011. Un bon millésime rien que pour vous deux et ce cher VAN qui donne tout......
    Je vous embrasse très fort.....et bonne route....

  • #8

    emilie (lundi, 14 novembre 2011 08:47)

    plus je vous lis plus je me dis"mais ils sont fou!!!!!", mais c tellement génial qu on en redemande..........
    bisous à vous

  • #9

    Axwell (mardi, 22 novembre 2011 14:21)

    Enorme les montages dans le dessert de sel! je me demande même comment vous en avez fait certains?! :)
    Bizounettes les manouches!

  • #10

    Chloé (samedi, 03 décembre 2011 03:47)

    Salut tata Caroline! J'ai une question à te poser.
    Tu es dans quel pays? Et vos photos sont superbe,
    surtout celles où vous êtes sur la pomme,ou quand Arnaud est sur la guitare...

    Gros bisous!

    Je vous adore!