Entrée en Argentine jusqu'à la Péninsule de Valdès

Nouveau pays: L'ARGENTINE. Immense et fascinant, nous avons hâte de le découvrir. Ok sur la carte tout a l'air à distance raisonnable mais sur la route c'est assez différent, les distances sont considérables. Pour nous, un objectif en tête: la péninsule de Valdès et ses baleines franches australes. A cause de la panne nous sommes à la toute fin de la saison! Vont-elles nous attendre? Est ce que cela vaut-il encore la peine de s'y hâter? Pas vraiment le temps pour la réflexion, il ne va pas falloir traîner.


C'est parti, premier arrêt à Purmamarca pour sa célèbre vallée et sa montagne aux 7 couleurs.
Le paysage alentour est aride, quelques oasis de verdures contrastent le décor.
Une promenade révèle de multiples couleurs. Nous sommes sous le charme une fois de plus de ce que la nature est capable de faire..
Notre premier spot de camping argentin sera en plein milieu de ce paysage hors norme, couronné par la visite d'un petit renard juste trop mignon. On revit, le voyage est de retour.

Nous ne nous attardons pas et reprenons la route qui est encore longue. On s'enfonce de plus en plus dans le cœur de cette Argentine débordante, nous traversons la magique Vallée Calchaquies dans la même lignée. Nous sommes en fin d'après midi et les couleurs sont d'autant plus belles.


Les paysages défilent, les grands cactus des terres arides laissent la place à des hectares de vignes entrecoupées de Bodegas et de grandes Estencias. Il n'est pas rare d'apercevoir des cactus se distinguer en plein milieu des rangs de vignes. Spécial!
Un court arrêt à Cafayate célèbre pour ses vignes et son vin blanc. Quel plaisir de retrouver des grands arbres et ces vignes toutes en hauteur qui commencent déjà à se charger de belles grappes.


Tafi Del Valle, reste notre coup de cœur de la région. Ce petit village logé dans cette large vallée bien verte ne va pas sans rappeler un air de Béarn et de Pyrénées. Tout y est: végétation dense, vaches, chevaux et moutons en liberté, de belles montagnes alentour, un lac en toile de fond et même quelques abuelos qui portent le béret !


Nous quittons la cordillère des Andes, la route nous emmène dans une sorte de forêt subtropical aux airs d’Équateur.

On n'arrête pas d'être émerveillé.
Nous enchaînons les kilomètres et les longues journées de conduite. La nuit ne tombant que vers 21h, on avance bien c'est cool.

BAILA BAILA LA PAMPA !!
Il fallait bien qu'elle arrive: LA PAMPA, la steppe argentine sur des km et des km étendue à perte de vues de végétation basse, toujours balayée par ce vent incessant.
Paysage répétitif et monotone sur près de 3000 km qui ouvre la voie à la Patagonie et sa pampa toujours.
Il faut être bien préparé car sur ses longues distances en ligne droite, la moindre petite panne peut s'avérer compliquée.   
Dans la Pampa on est LOIN DE TOUT et les pompes d'essence ne courent pas les routes.
Il n'y a pas grand chose, pour ainsi dire RIEN, mais en se penchant de plus près voilà ce qu'on a pu y trouver:

Tres Cerros: Un îlot de vie dans le néant.
Est un des seuls points de ravitaillement sur la route 3 sur un rayon de 300 km à la ronde. Bien que sur la route il  reste paradoxalement isolé car il est au milieu de rien.
Banale station d'essence pour les uns, lieu chaleureux pour beaucoup d'autres, ce relais est plus qu'une station service, c'est un lieu incroyable de vie où les gens de passage s'y arrêtent pour y prendre un café, échanger quelques mots ou réchauffer de l'eau pour le maté. Pour nous se sera plein d'essence, plein d'eau, café et douche.
Alimenté par un groupe électrogène l'endroit fait aussi épicerie pour les estancias reculées, restaurant et motel.
Nous y rencontrerons la sympathique famille Laurent qui démarre son tour du monde en camping car.

Les gauchos, ces cow boys solitaires argentins, qui autrefois en marge de la société, sont maintenant gardiens de troupeaux mais restent dans l'admiration du peuple.

De nombreux autels ornés de drapeaux rouges et d'offrandes rendent hommage au Gaucho Gil, sorte de Robin des Bois argentin, à la fin du 19ème, qui volait le bétail des riches pour le donner aux pauvres. Déserteur de guerre, il fut rattraper par la justice et exécuté.

 


Les Nandous, sorte de grosses autruches à l'état sauvage qui évoluent en troupeau dans la pampa.

De belles vaches dans de beaux pâturages.
La réputation de la viande argentine n'est plus à faire mais pour combien de temps? Comme beaucoup d'endroit au monde, la rentabilité est plus intéressante que la qualité et il en devient de même avec l'élevage bovin ici. Alors que les hectares de pampa sont un terrain idéal pour un élevage naturel des troupeaux mais en vue de la rentabilité de la production de soja OGM, de nombreux éleveurs préfèrent remplacer leurs pâturages en champs de soja ou maïs. Impliquant un élevage des bovins plus industriel..
Fini le broutage tranquille dans la bonne herbe!! Cependant,les hommes mangent de plus en plus de viande (ici près de 80kg par personne par année), la production massive de toute cette viande n'est pas écologique en vue du nombres de litres d'eau qu'il faut pour faire pousser les céréales pour nourrir les animaux et de l'utilisation intempestive d'engrais et désherbants toujours pour les céréales, impliquant une mauvaise viande.

Ne ferions nous pas mieux de manger moins de protéines animales au profit d'une meilleure qualité?
Les végétariens à temps partiel que nous sommes, sont les premiers à bien aimer un bon steak saignant ou asado (barbecue argentin) de temps en temps que nous apprécions d'autant plus pour le coup.  En mangeant une nourriture plus saine, notre corps se sent mieux et nous aussi. hi hi hi

Les peaux de sangliers et des lapins exhibées sur les clôtures de barbelés.
Voilà le sort réservé aux indésirables.
Le sanglier et le lièvre européen importés par les colons, font apparemment trop de ravage dans un environnement qui n'est pas le leur.
Plus rapide que son cousin sud américain, les grands lapins européens concurrencent, se reproduisent plus vite et se retrouvent sans prédateur.
Les Européens n'ont qu'à bien se tenir!

Nous faisons un détour via le Parque National Lihue Calel, ancien siège de la culture auracan. Ces indiens défendirent du mieux possible leur région, formée de multiples petites cordillères et vallées isolées, face aux invasions européennes. Le parc est riche d'une faune variée, guanacos, renards, petits rongeurs, tarentules et une multitude d'oiseaux, de ruines d'une ancienne estancia et de peintures rupestres. Pause bien agréable dans ce parc peu touristique.

Des kilomètres de pampa plus loin nous voilà enfin au bord de l'Atlantique que nous n'avions pas vu depuis la Colombie.


A Balneros del Condor, nous découvrons la plus grande colonie de perroquets au monde, plus de 30000 nids à flan de falaise en bord de mer. Assez surprenant d'observer ces oiseaux ici et au bord de l'océan.


Allez un dernier grand saut de puce et nous voilà à Valdes!!

Arrêt à Punta Ninfas, il y a une sacrée colonie d'éléphants de mer qui nous accueille. Contrairement aux parcs où on ne peut que les observer de loin, ici on peut s'approcher de près de ces molosses en pleine sieste plus ou moins profonde. Leurs déplacements et combats sur la plage ont l'air pénible, mais une fois dans l'eau, ils montrent une fluide aisance.

Nous avons beau scruter l'horizon il n'y a aucun cétacé au large jusqu'à ce 2ème soir de marée haute où soudainement des grands ailerons dorsaux noirs se distinguent de la surface de l'eau.
Ce sont ceux des rois des océans, 4 orques en chasse qui viennent tenter leur chance en longeant de très très près la côte, jusqu'à même quasiment s'échouer sur la plage à l'affût d'un éléphant de mer malchanceux.
Ces prédateurs ultimes appelés aussi épaulards ne font que passer profitant de l'effet de surprise.
Du haut de notre falaise, un peu empressés et affolés nous avons pu facilement les suivre un bon moment et bien observer ce spectacle des plus incroyable.

Après un arrêt ravitaillement à Puerto Madryn, direction la baie de Puntas Pardelas sur la Péninsule de Valdes . L'homme à l'entrée du parc et les filles de l'information touristique sont formels: il n'est plus possible de pouvoir observer des baleines du bord de la côte. Il faut prendre une embarcation.
Tout l’intérêt pour nous nous de venir ici, c'est justement de ne pas prendre un bateau!!

Une fois sur le spot, à notre habitude on se trouve un coin tranquille au bord de l'eau et isolé pour ne pas être dérangé.
H 5:30 du mat le lendemain, des gros "claps" réguliers et insistants malgré une mer assez mouvementée nous réveilent. Les yeux collés, un brin dans les vapes, ce n'est rien d'autre que madame la baleine à une dizaine de mètres du bord qui fait ses exercices de gymnastique matinale en tapant son énorme nageoire pour nous dire "EHo je suis là, sortez de votre lit douillet", "Pas besoin d'insister, on arrrrrive!!!!". Rêve ou réalité, on a du mal à réaliser.

Nous allons passer 4 jours fantastiques à contempler ces merveilles qui évoluent si proche de nous. Elles stagnent dans la baie avec leurs baleineaux. On étudie leurs comportements, on a vraiment l'impression qu'une baleine enseigne à son baleineau la technique du saut, de la nage sur le dos ou du taper de nageoires.
Nous sommes comme deux gosses, les yeux comme des billes.
Sans compter la visite surprise de quelques dauphins, lions de mer et d'un manchot de Magellan.


Rencontres au sommet de la  faune, nous aurons aussi eu notre lots de rencontres, très humaines cette fois. C'est aussi ça Valdes!
Une coupe de français: Julien et Fredrike que l'on espère retrouver au Perito Moreno, Charlène et Alex qui bouclent leur trip Amérique du sud, les tres chicas en americas, Flora avec qui nous ferons un bout de route, plein d'espagnols en sac à dos, Soledad et Sebastian des argentins que nous retrouverons peut être à Buenos Aires, Margit et Jorge des autrichiens en Land Rover équipée, qui voyagent un peu comme nous, sauf que eux sont sur le continent depuis 4 ans WOUHAOU. Ces deux amoureux de la nature sont une mine d'information pour notre voyage. Voyageurs expérimentés, ils n'en sont pas à leur premier tour en Amérique du sud, ils nous font part du triste constat, sur le fait que les accès libres aux paradis d'hier ne le sont plus.
Notre belle nature se privatise.
Encore combien de temps pourrons nous jouir du libre accès à cette nature sauvage?
C'est un réel plaisir d'échanger en espagnol avec eux, le courant passe bien..  sans contraintes de temps, ils dégagent ce magnifique sentiment de liberté.
Nous espérons les recroiser prochainement.


Le FV de C&A continue son chemin, à la découverte de notre si bel héritage..

ps:Tiens! enfin un post où on ne parle pas de mécanique!
Pourvu que ça dure!

BONNE ANNÉE 2012 A TOUS!!!

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Commentaires: 7
  • #1

    Aurélie (vendredi, 30 décembre 2011 03:05)

    Encore un superbe article avec des photos magnifiques... Vous avez dû vous régaler, surtout en observant le comprtement des baleines et orques... ces animaux sont vraiment suprenants. Je vois que les rencontres humaines ont été encore une fois nombreuses et interressantes, c'est aussi ça qui fait la richesse de votre voyage, et encore MERCI de nous en faire profiter... Grosses bises à vous 2 et bon réveillon pour le 31... A l'année prochiane pour les voeux.. ;-)

  • #2

    Lucyle (vendredi, 30 décembre 2011 12:58)

    Souvenirs...souvenirs...quel plaisir de partager ce magnifique voyage. Merci de nous faire profiter de tous ces moments exceptionnels entre amis et photos toujours très belles.
    Bisous et bonne suite.
    Très bon réveillon et à 2012

  • #3

    Nicole (vendredi, 30 décembre 2011 15:43)

    Quel beau parcours depuis l'Alaska, que de merveilles vous avez rencontrées et vous nous avez faites partager, merci pour ce blog qui nous lie à vous, je vous souhaite une ANNEE 2012 aussi merveilleuse. grosses bises à vous deux

  • #4

    Pommier (samedi, 31 décembre 2011 09:24)

    Quelle chance que Madame Baleine vous ai attendue, surement la récompense après toute la malchance précédente. Effectivement quel beau parcours!!!!
    Après un réveillon à Slab City l'an passé cette année en Argentine, après le désert, la Patagonie, sans oublier toutes les merveilles que vous nous avez fait découvrir au cour de cette année. Meeerci encore de nous faire partager tout celà.
    Profitez bien. Très bonne et Heureuse Année 2012.
    Ultreia et bigs Bisous à vous 2.

  • #5

    Benoit Faideau (mardi, 03 janvier 2012 11:18)

    Muere lentamente quien no viaja,
    quien no lee,
    quien no oye música,
    quien no encuentra gracia en sí mismo.
    Muere lentamente
    quien destruye su amor propio,
    quien no se deja ayudar.
    Muere lentamente quien se transforma en esclavo del hábito
    repitiendo todos los días los mismos trayectos,
    quien no cambia de marca,
    no se atreve a cambiar el color de su vestimenta
    o bien no conversa con quien no conoce.
    Muere lentamente quien evita una pasión y su remolino de emociones,
    justamente estas que regresan el brillo
    a los ojos y restauran los corazones destrozados.
    Muere lentamente quien no gira el volante cuando esta infeliz
    con su trabajo, o su amor,
    quien no arriesga lo cierto ni lo incierto para ir detrás de un sueño
    quien no se permite, ni siquiera una vez en su vida,
    huir de los consejos sensatos…

    ¡Vive hoy!
    ¡Arriesga hoy!
    ¡Hazlo hoy!
    ¡No te dejes morir lentamente!
    ¡No te impidas ser feliz!

    Pablo Néruda

    BONNE ANNEE A VOUS DEUX !

  • #6

    Tof (vendredi, 20 janvier 2012 04:55)

    Haaaaaaaaaa les amis... Continuez à me faire rêver... Quiero volver!!!

    Tous mes voeux de bonheur pour 2012 et de grosses bises à vous 2

  • #7

    emilie (lundi, 02 avril 2012 06:05)

    ca faisait un moment que j avais pas pris le temps de vous lire.....et ben ca fait du bien de voir encore de magnifiques photos et de savoir que vous continuez votre reve et de nous faire rever......
    gros bisous à vous 2