Complètement à l'ouest (Ile de Chiloé)

 

 

Le Rodéo Officiel

Nous sommes à Frutillar pour son rodéo officiel. La compétition est époustouflante en matière de maîtrise du cheval. Dans la média luna (arène), des équipes de deux et leurs montures habillements dressées, ont pour but de canaliser, emmener dans la une zone déterminée un veau bien calibré pour le stopper dans son élan. Un impact bien réalisé décolle le veau du sol au grand enthousiasme du public.

 

 

Le travail du cheval est remarquable, sans aucune crainte, ce tout en muscles, déploie sa force puissante pour rentrer dans le veau, flanc en avant. Tour à tour les équipes s'enchaînent afin d'élire les meilleurs huasos (cavaliers chiliens) qui auront totalisé le plus de points.

Chiloe

 

Le beau traversier rouge nous attend sous un gros soleil, on flotte pour se rendre sur l’île de Chiloe, île pleine de promesses, de défis aussi, tant les conditions climatiques y sont réputées mauvaises. À peine arriver, la ville d’Ancud nous accueille et on ressent rapidement l’atmosphère tranquille de l’île, des vacances dans le voyage. .

 

 

 

La pêche est présente partout barques gisants sur les plages, marchés riches en poissons et fruits de mer.

On aime ces ambiances îles où le temps semble prendre une autre échelle comme resté suspendu et libèrent nos élans poétiques..

On est dans le Chili typique, celui qui fouette le poisson qui pue et le bon fromage qui pouette ;-)

 

 

On part à la recherche de plages isolées dans une belle crique, où la végétation est luxuriante et les mûres en nombre.

Sur la plage deux gros bœufs attelés sont là pour treuiller la barque des pêcheurs à la mer, moment assez surprenant.

 

Au fil des kilomètres, on est surpris par le relief très vallonné. Une fois engagés sur les routes de terre pentues, impossible de faire demi-tour.

Le haut des vallons nous offre des vues panoramiques spectaculaires. On peut voir en fond la cordillère des Andes aux sommets enneigés et ses volcans et de l’autre côté le vert des prairies qui contraste avec le bleu de la mer.

 

 

Il y a beaucoup d’églises typiques en bois dont quelques unes classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce ne sont pas les plus touristiques pour qui nous font craquer.

Notre préférée, celle de Colo perdue dans une vaste prairie de pissenlits, cadre apaisant, que la sympathique gardienne nous fera visiter.

 

 

 

On va sur une île de l’île, Achao, encore plus authentique. On découvre d'autres villages pas touristiques, chargés de traditions et de culture.

Bien évidemment on ne passe pas inaperçu mais les gens sont curieux et sympathiques, échanges très humains et spontanés.

C'est ici que l'on délectera le plat typique de l'archipel : le curanto, fruits de mer associés à de la viande et charcuteries avec pommes de terre bouillies. Fallait oser, les chilotes l'ont fait.

 

 

 

Direction Quellon, c'est ici que se termine la ruta 5 mieux connue sous le nom de Panaméricaine.

Route qui a souvent côtoyé notre voyage depuis l'Alaska se finalise en ce point soit mieux de 21 000km plus au sud. Beaucoup de kilomètres, certes, mais autant de souvenirs.

 

 

 

Un passage par Castro, capitale de l'île, dans un de ses fameux quartiers de palafitos, on a la surprise de retrouver le combi Volkswagen vert de nos amis chiliens rencontrés en Équateur. Après une courte investigation et bien heureux de ces retrouvailles fortuites nous retrouvons Claudio sur son lieu de travail, il a fini son tour de l'Amérique du sud.

 

 

 

Cette île nous aura enchantés tout du long sous un soleil de plomb et restera dans notre top 3 des merveilles du Chili. 

 

De retour sur le continent, nous nous attelons au problème mécanique que nous repoussons depuis presque un mois maintenant à savoir une consommation d'huile bien trop inquiétante.

 

Heureusement dans la ville d'Osorno, notre bonne étoile a mis Adriana, Alfredo et Don Lolo, alias « la fine équipe » sur notre route. Remplis de générosité, ces gens nous accueillent comme la famille avec des pommes de leurs arbres, nous offrant l'hospitalité sur leur terrain entre gros camions et carcasses de vieilles 4L + commodités (électricité, douche, machine à laver…). 

Nos nouveaux amis Chilenos, s'occupent de réparations et rénovations de gros camions et ont un grand terrain (ce qui nous a attiré vers eux).

Avec leur science de la mécanique, ils nous aident à trouver des solutions mais aussi le bon diagnostic.

 

En parfait accord avec eux, nous nous exécutons à faire l'intégralité du travail de nos propres mains.

 

Dans un premier temps, changement de las dos empaquetaduras de culatas (2 joints de culasses) et remplacement de los guias de valvulas (guides de soupapes).

 

Hélas ces premiers efforts suffiront juste à nous mettre en jambe car le problème n'est pas solutionné.

 

Ce qui suit est la preuve vivante que tout est possible ou plutôt, rien n'est insurmontable dans ce bas monde.

 

Les mains encore dans le cambouis, nous sommes tout à fait conscients que nous nous lançons dans un pari fou et risqué ! Celui de refaire le moteur à nous seuls de nos quatre mains, ce qui implique sa dépose, de le désarmer complètement, le faire rectifier avant de le remonter avec les nouvelles pièces, pour la repose finale. (facile à dire..)

 

Ayant assistés une première fois à cette opération à moteur ouvert à Calama (nord du Chili,) nous nous sentons en mesure et tout à fait capables de reproduire ce que nous avons vu 6 mois auparavant.

 

On en arrive rapidement à étaler ce moteur en toutes petite pièces sur cette trop grande table maintenant bien remplie, on touche le cœur du problème, à savoir: la rectification des cylindres de piston.

Il semblerait que cette étape cruciale n'est pas été faite à Calama. L'erreur !

 

Jusqu'à là, la moitié du travail est fait, tout s'est passé sans problème, mais on a le sentiment que le plus gros de l'ouvrage reste à venir.

 

Car nous savons qu'une fois la rectification faite, le fait de remonter est toujours plus compliqué.

 

Pour reposer un peu nos esprits, nous profitons du début de saison du Rally Mobil Chilien qui commence cette fin de semaine à Osorno.

 

Petit à petit, écrous après écrous, pièces par pièces, joints après joints, clé par clé, casse tête après casse tête, toutes ses pièces se rattachent entre elles pour ne reformer qu'un seul bloc:    

Notre Moteur ! !  

 

Il est là sur cette même table, scintillant de propreté et cette fois il a fière allure, et nous un peu aussi.

 

 

Reste en main, ces fameux 3 boulons propres à chacun qui ne trouvent leur place nulle part  ! On nous a dit que c’était normal ¡?¡?

 

La repose fut une simple formalité et quelle joie formidable d'entendre ce nouveau ronronnement.

 

On aurait tant aimé afficher toutes les photos de cette aventure tellement plus explicites, (mais le sort en a voulu autrement) tel ; nos faces béates devant ce moteur éclaté ; la multitude de toutessss ses pièces, qui n'en finissent plus de se détacher ; nos mains et bras souillés de cambouis ; la précision chirurgicale de Caro dans l'application des nouveaux anillos (segments) sur les pistons ; notre travail d'équipe : Caro qui dicte les pressions de serrages et autres subtilitées, de la revue technique automobile de notre moteur Subaru EA81, sur l’ordinateur ; ainsi que nos folles soirées de fiestas arrosées avec la fine équipe, des copieux asados « al disco » qui finissent à pas d'heure.

 

 

(Toutes les photos ci-dessus ont été piochées sur internet, mais ont une forte ressemblance à ce que l'on a vu.)

À ce jour ce qui représente «notre plus grosse panne», n'a pas été vécue comme une Fatalité, mais plutôt comme une belle expérience nouvelle.

 

En fin de compte en devançant la panne nous avons pu choisir notre point de chute, trouver les bonnes personnes et surtout ce faire une idée de ce qui allait nous arriver.

 

Sommes-nous moins vulnérables face aux adversités mécaniques ? Seguramente ! Le voyage nous a forgés sur ce point, du moins notre voyage. 

 

Un grand merci à  Adriana, Alfredo et Don Lolo pour leurs générosités, leurs partages et leurs folies. Ils nous ont gentiment offert tout ce dont on avait besoin, prêtés tous les outils nécessaires et ont su bien nous guider pour être au final aussi contents que nous.  

 

Tout s'est extrêmement bien déroulé, rapidement, dans la joie et la bonne humeur. Ils n'ont jamais voulu accepter d'argent. On repassera 2 fois les voir pour le plaisir et sceller notre amitié autour d'énième asados.

 

On vous passe le coup de la vache où le temps d'une après-midi le garage est transformé en abattoir et une vache entière se retrouve pendue par une patte pas loin de notre moteur (mais quel asado !).

 

Ou encore le coup de l'échelle et le funambule où Alfredo n'a rien trouvé d'autre, que nous et Don Lolo pour le tenir en équilibre sur la grande échelle à deux pieds, trafiquant ainsi l'électricité à 5 mètres de hauteur !!

D'autres grands moments qu'on n’est pas près d'oublier.

 

 

48h de bonheur, et c'est le drame !

 

 

 

Pour s'assurer du bon fonctionnement du van nous décidons d'aller complètement à l'ouest, sur la côte voir le Pacific.

 

Ce sont des petits villages de pêcheurs qui nous accueillent.

 

Nous sommes en période creuse et ceux-ci ont des airs de tranquillité totale.

Nous passons une partie de l'après-midi à scruter les dauphins au large qui font des allés retours dans la baie.

 

Le lendemain lors d'une balade sur la plage, ce que nous étions loin de soupçonner dans cet endroit, se produit ! Après une marche de 45 minutes, nous revenons au van, mais lorsque je cherche le disque dur dans le sac à dos, (qui pour une fois, n'était pas sur notre dos) il n'est plus là ?!

 

De suite, je vérifie l'ordi...          non plus ?!¡¿ Ok tout est clair: on s'est fait visiter le van, on se rend vite compte que le visiteur ne nous a rien épargné de cette erreur.

 

Nous avons hélas levé notre vigilance habituelle. Adieu nouvel ordi, disque dur, caméra vidéo, MP3, téléphone portable, enceinte portable… 

Lieu du vol. Et dire que ce chien a tout vu !
Lieu du vol. Et dire que ce chien a tout vu !

On est complètement à l'ouest, effondrés, pas tant d'avoir perdu toutes nos affaires mais beaucoup de photos et vidéos de voyage!!

 

Après de longues investigations dans le village, on est obligé de se rendre à l'évidence des faits.

 

C'est notre plus gros coup dur jusqu'à ce jour. Ce que tous les voyageurs redoutent, est arrivé.

 

Il va falloir l'admettre et tourner la page pour se reconstruire et retrouver un sens au voyage.

 

 

La bonne nouvelle dans tout ça: le moteur fonctionne à merveille.

 

 

 

(À ce jour nous avons quasi tout racheté, la page est tournée. Nous allons beaucoup mieux.)   

 

 

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Commentaires: 3
  • #1

    Dirce Morelli (samedi, 23 juin 2012 16:32)

    Ciao Les amis, contente d'avoir de vos nouvelles, dur coup, ce dernier, mais avec un bon moteur tout passe..
    je pense à vous et je m'en vais rejoindre la gang à Acton Vale, tout le monde y sera réuni pour la St Jean Baptiste !!
    Je vous embrasse fort à bientôt !

  • #2

    NICOLE (dimanche, 24 juin 2012 02:19)

    Comme ces photos de l'ile de Chiloé nous rapellent de bons souvenirs, ces villages typiques et bien sûr le curanto. Encore une fois vous avez fait fort, je vois qu' Arnaud tu as transmis ton virus de demonter les moteurs à Caro, je pense à ton Ciao en pièces détachées!! Nous aussi on dit bravo à ces gens simples qui ont un coeur énorme et qui ont su donner et partager avec d'autres gens simples, c'est ça la vraie vie, c'est ça le bonheur. on vous embrasse très fort.

  • #3

    lucyle (jeudi, 05 juillet 2012 15:29)

    De gros bisous à vous deux pour vous remercier des bons moments passés ensemble même quand les mésaventures sont du voyage vous savez sourire et nous apporter un moment de bonheur. La joie de vivre et de savoir profiter de tout en le partageant avec tous sont les traits essentiels de la réussite de votre voyage. Je vous embrasse.